Porte saint Antoine
Cette
Porte était flanquée de deux tours, qui ont disparu au XVIIIe siècle. Il n’en est pas resté la moindre trace.
Percée et encadrée dans le mur du rempart, elle semblait n’avoir été
qu’une poterne (une poterne était
une petite porte qui était intégrée aux murailles d'une fortification, de
façon discrète et qui permettait aux habitants de sortir ou rentrer à l’insu de
l’assiégeant).
En 1418,
la reine Isabelle ou Isabeau de Bavière, que le duc de Bourgogne venait de
délivrer de la prison de Tours, fit son entrée à Troyes par la Porte
Saint-Antoine.
En 1486,
la porte était encore livrée à la circulation : un titre de cette époque
la nomme « la porte par où l’on va à Pouilly », parce qu’en effet
c’est le plus court chemin pour aller à ce châtelet, distant de
Troyes de ¾ de lieue.
Vers 1518 la
porte Saint-Antoine fut interdite et murée du côté du fossé. De là le nom
de porte d’« Etoupée », c’est-à-dire close et condamnée.
Depuis le commencement du XVIe siècle, cette porte figure dans les comptes de la
ville comme local affermé à des particuliers, qui y emmagasinaient des vins et
des huiles.
La porte Saint-Antoine était dominée par une butte très élevée, sur
laquelle était assise, à l’angle du rempart, la Tour Saint-Antoine et la
plate-forme du même nom en avant de cette tour. Cette plate-forme, où il y
avait des casemates, contenait 21 toises 8 pieds de long, sur 14 toises de
largeur.
En 1544,
lorsque, d’après les ordres de François 1er, on travailla aux
fortifications de Troyes, on dépensa, suivant un mémoire de cette année, pour
la plate-forme de « Sainct-Anthoine », 2.850 livres tournois.
En 1578, la plate-forme
fut revêtue de maçonnerie, afin de soutenir les terres du côté de la ville. On
acheta la même année 2 maisons contigües, pour établir un dépôt de
munitions et un arsenal à remiser le canon.
En 1590, le comte de
Saint-Phal qui commandait la garnison de Troyes, voulant parer à toute surprise
de la part des troupes royales, se fit autoriser par Charles de Lorraine, duc
de Chevreuse, gouverneur de Troyes pour les ligueurs, « à aviser par tous
moyens à mettre la ville en bonne défense ». En conséquence, le comte
ordonna d’abattre 3 églises : celle de Saint-Martin, dont la chapelle
de Sainte-Jule était un reste, celle de Saint-Antoine près des fossés, et celle
de la Trinité, à l’entrée de Preize. Des pierres de ces temples, il fit
construire, à l’angle de la muraille et devant la plate-forme, un bastion qu’il
appela le « Fort Chevreuse », pour faire sa cour au prince, qui
était alors à Troyes. Le Fort-Chevreuse, bâti trop précipitamment et de
matériaux peu consistants, s’est écroulé de lui-même. Au pied de la butte, dans
le fossé, il y avait une écluse pour régler les eaux.
En 1681, il y avait deux
guérites qui abritaient les sentinelles à chaque extrémité.
En 1735, lorsque les
courtines du rempart disparurent, on abaissa les murailles à hauteur d’appui,
et le terrain nivelé devint une terrasse.
En 1780, on planta sur
cette éminence des tilleuls en quinconces, « où les vieillards du quartier
allaient respirer l’air pur et prendre l’insolation ». On montait à ce
point culminant par une pente assez raide à l’extrémité de la rue des
Filles-Repenties (rue Jaillant-Deschainets), ou par le rempart de la porte
du Beffroi, ou par celui de la porte de la Madeleine. La butte et la porte
Saint-Antoine ne faisaient qu’un.
En 1814, l’empereur
Alexandre de Russie, pendant la première occupation, fit de ce rempart sa
promenade favorite. Le 25 février, veille de l’entrée des Français à Troyes,
les alliés placèrent de l’artillerie sur la terrasse du Fort Chevreuse pour
battre la campagne environnante. Mais les arbres du mail et les bâtiments des
faubourgs de Sainte-Savine, de Saint-Martin et des Faux-Fossés les empêchèrent
d’en faire usage.
En 1831, une instance
fut présentée à l’autorité municipale par les habitants du haut de la ville à
l’effet d’ouvrir une communication de la rue des Filles avec le faubourg
Saint-Martin. On construisit sur le fossé une voûte que l’on couvrit des terres
de la butte, et la porte Saint-Antoine démolie livra un nouvel accès
dans notre ville. Sur l’emplacement de la porte on éleva 2 pilastres de pierre
auxquels on relia les parapets du rempart suivant la déclivité du terrain. Cette
entrée fut fermée d’une grille. La pose de la première pierre eu lieu de 20
juin 1831. Cette nouvelle entrée prit le nom de Porte-Neuve ou de
Porte-Saint-Martin.
En 1849, lors de la
démolition des remparts, la porte fut définitivement supprimée.
La
Porte-aux-Boeufs
L’entrée des routes, qui arrivaient en ville, était
défendue par des portes dites « fausses portes ». En 1416, la Porte de
Sainte-Savine, qui s’élève près des faux-fossés, sur la route de Sens, située à
l’entrée du faubourg est dite la Porte-aux-Bœufs, et en 1433 elle est comptée
comme avant-poste.
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