Porte de la Planche-Clément, de Chappes, Porta de prato Episcopi, ou du Pré-l’Evêque
En 1191 cette
porte avait pour nom Porta de prato Episcopi, ou Pré-l’Evêque,
Au sud, Troyes s’étendit
au-delà du bourg Saint-Denis et du jardin du palais des comtes, c’est-à-dire
jusqu’au bout du cloître Saint-Etienne, où s’éleva en 1304, la porte
de la Planche-Clément ou de Chappes.
C’est par cette porte que
les seigneurs de Chappes, alliés aux comtes de Champagne, venaient en leur
hôtel, près des Jacobins, lorsqu’ils ne préféraient pas y venir en bateau par
le ru Clément.
C’est par là que nos
comtes héréditaires se rendaient dans leur maison de plaisance nommée la
Bretosche, au Pré-Lévêque, au-dessous du Vouldy.
Elle figure encore au plan
de 1697.
A l’occident, Troyes eut
pour borne un autre bras de la Seine dont on faisait remonter les eaux par des
portaux établis à l’entrée de Croncels, et qui, tournant du côté de
Sainte-Savine, vers le pont de la Cour enfermait la ville de son long circuit
jusqu’au lit principal de la Seine.
La porte de Planche-Clément,
avait 16 clefs, deux petites tours, une herse et un pont-levis.
Au-dessus du corps
principal, il y avait une chambre en bois et en saillie où se tenait le guet.
Elle était richement
décorée : une Annonciation et, au-dessus du passage de la porte, des
fleurs de lis, 2 anges tenant l’écu de France couronné et des bannières peintes
d’or et d’azur, ainsi que les armes de Champagne.
Une grosse
cloche existe dans la tour, que l'on ne sonne ordinairement que pour
avertir de quelque danger.
Cette porte se tenait à
côté de la tour Saint-Antoine, près du jardin de Chevreuse.
Isabeau de Bavière en
1390, puis Charles VIII et la plupart des rois y font leur
entrée. Elle est détruite en 1820.
Les remparts de la Planche-Clément
Les remparts de la
Planche-Clément se caractérisaient surtout par les arches de la Planche-Clément
qui furent aussi quelquefois appelées le Grand-Anneau. Ces trois arches, dont
l’origine remonte au XIIIe s., furent édifiées sur l’entrée des eaux du canal de la Planche-Clément
de la ville. La courtine du rempart construite sur ces arches était consolidée
par deux piliers hémicylindriques assis sur des becs en éperon entre chaque
arche, dont l’accès était défendu par des grilles. A la fin du XVIe s. un grand corps de garde garni de mâchicoulis
était édifié au-dessus des arches pour renforcer la défense. Une grosse tour,
dont le plan était en U, appelée le plus souvent tour de la Planche-Clément et
parfois tour Hercule, flanquait ces arches. Cette tour qui était voûtée sur
deux niveaux, fut déjà réparée en 1434 et ne semble avoir été recouverte d’une
toiture qu’en 1438 seulement. Elle arriva au XIXe s. sans avoir changé de beaucoup et on y voyait
encore des meurtrières. Elle ne fut pas renforcé de canonnières en 1544 comme
certaines autres grosses tours car cette même année, on construit près des
arches, un boulevard de pierre appelé boulevard de la Planche-Clément. Un
boulevard en bois avait été construit en 1465 pour défendre l’endroit et dans
les fossés un moineau, aussi en bois, y était déjà édifié en 1482. Ce moineau
ne fut démoli qu’après 1529. Toujours dans les fossés, non loin des arches se
trouvaient depuis fort longtemps, un vannage important et un grand déversoir
que l’on appelait la décharge du Gouffre.
A l’intérieur de la ville,
le long du rempart, entre les arches de la Planche-Clément et la tour de
Chappes, fut édifiée une plate-forme en 1514. Elle fut renforcée de casemates
et de canonnières par le maitre-maçon Jean Bonvoisin en été 1544.
Cette même année,
Monseigneur de Villiers, commissaire aux fortifications, ordonna la
construction d’un boulevard de pierre, certainement à l’endroit même du vieux
boulevard. Le maitre-maçon Pierre Collet en assura les travaux en septembre et
octobre 1544. On donna à ce boulevard les noms de boulevard de Villers ou de
boulevard du Gouffre. Ses murailles et ses canonnières furent démantelées aux XVIIe –
XVIIIe siècles. La plate-forme disparut aussi.
Au XIXe siècle, on démolit les murs des remparts de la
tour de Chappes, encore appelée tour Enéas, disparut après 1832. Elle
n’existait plus en 1939.
Les arches de la
Planche-Clément, flanquées de la tour Hercule subirent le même sort, quelques
années plus tard.
En 1856, on abattit la
tour Hercule et les courtines au-dessus des arches en ne gardant seulement que
les deux piliers hémicylindriques. Cet ensemble a heureusement été photographié
avant sa démolition. Les arches quant à elles, servirent de pont, connue
sous le nom de pont Saint-Catherine, et
demeurèrent jusqu’en 1944, année où les allemands en fuyant devant la
progression des Alliés, les firent sauter. Les dégâts causés provoquèrent la
démolition complète de ces derniers vestiges des anciennes fortifications de la
Planche-Clément.
Porte du Bourg Saint-Denis, Jaulme, Jaulne, Jaune
Au midi, depuis la
cathédrale, la clôture s’étendait dans la direction de la rue du Vert-Galant,
dont le vieux mur, du côté du nord semble être un reste et se prolongeait
jusqu’où passe le canal. A l’endroit où la rue des Trois-Petits-Ecus vient
aboutir à angle droit à la rue du Vert Galant, était la porte Jaulme ou du
Bourg Saint-Denis, dont elle était voisine. Elle regardait la voie qui mène au
Pré l’Evêque. Au XVIe siècle,
cette porte donna matière à un procès entre le chapitre de Saint-Pierre et
celui de Saint-Etienne, en conséquence duquel elle fut démolie en 1548.
A gauche, en entrant dans
la rue des Trois-Petits-Ecus, on voyait encore en 1825 la rampe du rempart pour
monter à la plate-forme ou terrasse, dont on a fait depuis le promenoir de
l’hospice.
Lors de la pose des
conduites pour les eaux des bornes-fontaines de Jaillant-Deschainets en 1853,
on trouva les fondations de la porte Jaulme.
Les arches du ru Cordé
L’origine de
ces arches remonte au XIIe
siècle. Déjà à cette époque, elles furent établies sur l’entrée des eaux dans
la ville qui forment le ru Cordé ;
Ces deux arches de pierre fermées par des grilles
supportaient la courtine du rempart. Un petit corps de garde faisait saillie au
centre de la courtine. En 1566, on venait
de faire à neuf deux grosses portes de bois pour fermer ces arches ou
permettre d’ « entrer les basteaulx en ladite ville et
sortyr dicelle toutes les quantesfoys que besoing sera ». La défense de
ces arches était assurée par deux tours qui les encadraient : la tour
Saint-Thomas et la tour Saint-Dominique.
Aucun renseignement sur la tour Saint-Thomas ne subsiste. La tour Saint-Dominique quant à elle était un
grosse tour ronde et voûtée, et ne semble avoir reçu une toiture qu’en 1438.
Elle subit d’importantes modifications en 1544 quand on entreprit la
fortification de la plate-forme des Jacobins.
Au XVIIe,
cette tour état gardée « pour servir de prisons aux soldats lorsqu’il y en
a en garnison en cette ville ». Et en 1676, Edmé Bourgeois, maitre-maçon
devait y faire des réparations en raison des dégâts causés par les prisonniers.
La tour Saint-Dominique garda cette destination jusqu’en 1689 au moins. Au
XVIIIe, elle servait d’entrepôt de matériaux.
Tout contre cette tour et le long du rempart, dans
la direction de la Planche-Clément, fut édifiée une grande plate-forme de 1529
à 1532 ; trois maitre-maçons vinrent alors y travailler : Nicolas
Dadonot, Nicolas Josselin et Martin de Vaulx. Plus tard, la fortification de
cette plate-forme fut assurée par Jean Mauvoisin, du 22 juin à la fin du moins
d’août 1544. On pénétrait dans les casemates de la plate-forme garnie de
nombreuses canonnières par une entrée pratiqué au pied de la tour
Saint-Dominique.
Dès 1650, les terres de cette plate-forme furent en
partie enlevées. En 1614, la courtine de celle-ci était tombée dans le fossé.
La tour Saint-Thomas disparut avant la tour Saint-Dominique. Au début du XIXe, on rasa la
tour Saint-Dominique et les arches furent démolies pour permettre la
construction du grand bassin du canal.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire