lundi 30 septembre 2024

Seigneurie de Servigny

 

Ruines du château de Servigny

Servigny a été sous Saint Louis « un village important ». Les seigneurs de cette localité étaient de hauts et puissants fonctionnaires au moyen-âge. L’un d’eux était représenté sur un cheval lancé au galop et l’épée nue à la main.

En 1114, la terre de Servigny appartenait en partie au chevalier Gauthier d’Avalleur. Il fit à l’abbaye de Molesme don de tout ce qu’il y possédait en plaine et en bois.



Un siècle plus tard sont à Servigny, les frères Adam et Honduin de Servigny. En décembre 1213, Hugues, doyen de Vendeuvre notifie un accord conclu entre Rolland, abbé de Montiéramey et Adam de Servigny. Ce dernier, sa femme et leurs hommes de Briel, reconnaissent qu’ils n’ont aucun droit sur le bois de l’abbaye de Montiéramey, appelé le Bois de l’Echange et renoncent solennellement à leurs prétentions sur le dit bois.

Houdin de Servigny était vassal de son frère Adam, seigneur de Servigny.

Un fief de Servigny, consistant en terres et vignes, relevait, en 1240, du comte de Champagne et dépendait de la Châtellenie de la Ferté-sur-Aube. Il était possédé par Renaud de Servigny, fils d’Adam, qui en fit l’hommage lige à Thibaut IV. Renaud, cité par M. l’abbé Jossier, prit part à la première croisade de Saint Louis.

En 1482, Jacques de Venières, seigneur de Loches et de Servigny était écuyer, et soutint un procès contre la communauté et le seigneur d’Essoyes.  

Il eut pour successeur Philippe 1er  de Lenoncourt (1482-1485), gouverneur de Dijon qui, en même temps que la seigneurie de Servigny, possédait celles d’Is-sur-Tille, de Loches et de Chauffour. Il passa un compromis avec Jean d’Estrac et les habitants d’Essoyes, touchant les limites des seigneuries de Loches et de Servigny.

JE VOUS GARDE AMOUR ET FOI 
Blason des Lenoncourt


Au décès de Philippe 1er, 2 enfants, Philippe et Agnès se partagèrent sa succession.

Philippe II de Lenoncourt (1785-1517) lui succéda.

Jean de Lenoncourt (1517-1539) reçu du vivant de son père la nue-propriété des seigneuries de Loches et Servigny. Il était bailli de Bar-sur-Seine.

Olivier de Lenoncourt (1539-1542), succéda à son frère Jean. Il laissa 2 fils, nés de son premier mariage : Philippe III et Edmond. Ce dernier embrassa l’état ecclésiastique, et était, en 1545, trésorier de l’église de Reims, et  il eut la tutelle des enfants de Pierre de Lenoncourt, son oncle.

Philippe III de Lenoncourt (1542) et son frère Edmond furent élevés aux frais de leur oncle Jean, qui, n’ayant pas d’enfants, les considérait comme ses fils adoptifs. Philippe était seigneur de Loches, d’Is-sur-Tille, de la Marche, de Servigny et de Précy-Notre-Dame en partie.

Claude de Lenoncourt (1573) lors du partage des biens de Philippe, il reçut la seigneurie de Servigny.

Edme de Lenoncourt (1582) seigneur de Servigny resta royaliste dans les guerres religieuses qui désolèrent la France à la fin du XVIe siècle, tandis que son frère Claude, seigneur de Loches et bailli de Bar-sur-Seine était ligueur. Servigny devint alors le repaire d’une véritable bande de voleurs.

Le 13 avril 1595, le sieur de Bragny, lieutenant du seigneur de Loches s’empara de la maison de Servigny, et le 21 avril,  fit prisonniers les ambassadeurs des 13 cantons suisses. ***

Blaise de Beaudreuil (1665-1693), avocat au Parlement, secrétaire ordinaire du duc d’Orléans, conseiller du roi était seigneur de Servigny en 1665.

Joachim de Bondoire né à Essoyes en 1654, valeureux militaire, chevalier de Saint-Louis, anobli par le roi en 1705, devint seigneur de Servigny vers 1716.


Edme-Bernard-Louis de Bondoire (1720-1744), fils du précédent, né à Ricey-Haut en 1697, lui succéda comme seigneur de Servigny. En 1728, il loua à François Guenin la terre et seigneurie de Servigny, à l’exception du château.

Son fils, Nicolas-Germain de Bondoire nait à Servigny en 1743 et connut à peine son père, décédé en 1745, des fatigues de la campagne d’Italie. En 1765, militaire au régiment de Champagne, il est gouverneur municipal d’Essoyes.

En vertu de son contrat, Louise-Germaine Gobert, après la mort de son mari Edme-Bernard-Louis de Bondoire, garda l’usufruit de la terre de Servigny.

Elle se remaria en 1746 à Joseph Halem de Rocquevert de Montalègre, co-seigneur de la ville de Stafort, chevalier de Saint-Louis, officier, qui devint ainsi, seigneur de Servigny de 1746 à 1756.

Louise-Germaine Gobert, en mourant, laissa Servigny à son fils aîné Auger-Jacques-Louis de Bondoire (né en 1741), qui devait en être le dernier seigneur, de 1787 à 1793. Pendant la Terreur, il fut arrêté comme suspect et incarcéré à Bar-sur-Seine avec sa femme et une de ses filles. Sans la chute de Robespierre, il serait certainement mort sur l’échafaud. Il eut 3 enfants, dont Louise-Henriette (1771) qui épousa le 8 brumaire an XI, Pierre-Jacques-Joseph de Zeddes demeurant à Beurey. Ce dernier se fixa à Servigny et en 1805, il vendit le domaine de Servigny à René Cogit, banquier, demeurant à Troyes et à Jeanne-Eléonore de Gesne son épouse.

De René Cogit, Servigny passa à M. Degrand, puis à M. Léopold Barrachin

-------------

 Depuis le XVe siècle, la ville de Troyes était à la recherche de sources d’eau potable, celles de Fontaines-Mores, de Servigny et de fontaine-Bornot à Verpillières, furent choisies grâce au travail de M. Bassompierre. La totalité du domaine a été acheté par la ville de Troyes en 1894 et l’eau est arrivée à Troyes dès 1899. Des gardes de la ville furent nommés et vécurent là avec leurs familles, sans confort et dans un grand isolement.


Source et prise des Eaux de la ville de Troyes à Servigny

Réservoir des Hauts-Clos à Troyes 

Même endroit que ci-dessus avec le château d'eau en plus - 2024


En mètres, le point culminant du réservoir sur piliers (avec une capacité de 6 000 m3 contre 30 000 m3 pour le réservoir semi-enterré), un édifice construit en 1970, dans la même période que le quartier des Chartreux. Sur le pilier 6, la hauteur de l’échafaudage a atteint 64 m de haut, en utilisant 32 montants de deux mètres

Mise en lumière du château d’eau des Hauts Clos. Mise en valeur du réservoir par une ondulation de teintes froides bleu vert et cyan, générées par des linéaires rasants à diodes bi-chromatiques (bleu, vert). Mise en place de halos complémentaires, pour accompagner les piliers structures.

Conception lumière : L'acte lumière Jean-Yves Soetinck

Maitrise d'œuvre : SDEA   -    Allumage : Décembre 2007


-------------------




Renoir aimait beaucoup Servigny,  endroit boisé et y peignit souvent.

En 1941, le mais de Troyes qui recherchait un endroit pour les vacances des jeunes troyens, y implanta une colonie de vacances qui eut un bel avenir puisqu’elle fonctionna jusqu’en 2008.

Le 22 octobre 2018, la Ville de Troyes a vendu le domaine de Servigny à Moët et Chandon pour un prix de 500 000€ !

Désaffecté depuis 2007, le domaine retrouve une nouvelle jeunesse grâce à l’association de la ville de Troyes et de la maison Moët et Chandon. Autrefois utilisé pour emmener les jeunes troyens en colonie de vacances, les 3 dortoirs rénovés accueillent aujourd’hui près de 70 vendangeurs.


La chapelle Saint-Bernard de Servigny XIIe s.  à Essoyes

 

 

Chef-d’œuvre en péril 

Cette chapelle méconnue des Troyens et trop souvent oubliée. Située dans la forêt de Servigny, sur la commune d’Essoyes, la chapelle Saint-Bernard de Servigny appartient néanmoins à la ville de Troyes. Depuis 1979, elle fait partie des 22 monuments de la Collectivité classés ou inscrits au MH.

D’inspiration cistercienne et datant du XIIe siècle, seul monument de cette époque appartenant à la Ville, ce qui lui confère son caractère exceptionnel, son nom lui aurait été donné suite aux venues de Saint Bernard, qui se serait reposé en ce lieu lors de ses visites aux abbayes de son ordre dans la région. Aujourd’hui, l’état des maçonneries, des couvertures et des occultations de la chapelle réclame une intervention d’urgence afin d’assurer son avenir.

Située sur le chemin de randonnée « Pierre-Auguste Renoir » et sur la route de Compostelle, cet édifice ne demande qu’à revivre ! La chapelle comprend un chœur et une nef.

L'ensemble, en pierres maçonnées, est couvert de deux voûtes en berceau brisé. Le chevet plat est percé de trois baies. La nef est matérialisée par sa voûte plus haute et plus large. Le mur pignon de la façade, prolongé par deux contreforts, est surmonté d'un clocher-peigne coiffé d'une croix en fer forgé.

La cloche a malheureusement disparu. Les murs sont ouverts de six baies en plein-cintre ébrasées vers l'intérieur. La toiture, sans charpente est actuellement recouverte provisoirement de tôles.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Autodafé de Troyes de 1288

  Philippe le Bel et les juifs Larousse : autodafé : " Jugement sur des matières de foi. Exécution du coupable à la suite de cette sent...