Jacques de Souvré, né en 1600 et mort le 22 mai 1670
à Paris, est un militaire et religieux français, prieur de France de l'ordre de
Saint-Jean de Jérusalem, ambassadeur de l'Ordre, commandant des galères de
France, et 44e abbé du Mont Saint-Michel, de 1643 à 1670.
Fils cadet de Gilles de Souvré, marquis de
Courtanvaux, un des favoris du roi Henri III, précepteur de Louis XIII,
maréchal de France, et de Françoise de Bailleul. Jacques de Souvré est baptisé
à l'église Saint-André des Arts à Paris.
Il est le frère de Jean II de Souvré (v. 1585-1656),
marquis de Courtanvaux ; de René de Souvré († 1635), seigneur de Renouard,
baron de Messey ; de Françoise de Souvré (v. 1585-1657), qui épouse Artus de
Saint-Gelais de Lézignan (ou Luzignan) († 1645), sieur de Lansac, fidèle de
Richelieu, et est placée auprès d’Anne d’Autriche pour la surveiller avant
d’être nommée gouvernante du futur Louis XIV le 25 juillet 1638 ; de Gilles de
Souvré (1596-1631), évêque de Comminges, puis d’Auxerre ; de Madeleine de
Souvré (1599-1678), marquise de Sablé, qui épouse Philippe-Emmanuel de Laval (†
1640), marquis de Sablé, comte de Bresteau, seigneur de Boisdauphin, et
choisit, à l’inverse de Françoise, les intrigues visant à écarter Richelieu du
pouvoir et à l’éloigner de Marie de Médicis ; d’Anne de Souvré († 14 mars
1651), abbesse de Saint-Amand à Rouen.
Chevalier de Malte, il est présenté de minorité au
grand prieuré de France le 21 mars 1605. Il obtient, de grâce magistrale, la commanderie
d'Avalleur le 10 janvier 1616,
qu'il permute le 17 août 1652, toujours de grâce magistrale, avec celle de Pontaubert* dans l’Yonne (89) ; ces
deux commanderies appartiennent au grand prieuré de Champagne.
(voir l'article : commanderie d'Avalleur
Il demeure d’abord près de Louis XIII et sert aux
sièges de Saint-Jean d’Angély, de Clairac, et de Montauban et de Monheurt en
1621. En 1622, il prend part à ceux de Royan, de Saint-Antonin et de
Montpellier. En 1627-1628, il participe encore aux combats de l’île de ré et au
siège de La Rochelle, puis part à Malte.
Il rejoint l’armée du Roi en Piémont en 1629 et se
trouve à l’attaque du Pas-de-Suse puis aux sièges de Privas et d’Alès.
En 1630, il se distingue au siège de Casal sous les
ordres du marquis de Toiras. Vers cette époque, il est disgracié par Richelieu,
peut-être en raison de son implication, en décembre, dans les intrigues nouées
autour de Marie de Hautefort par la marquise de Sablé, Madame de La Flotte, et
le médecin François Vautier. Il pâtit sans-doute gratuitement, d’« une forte
réputation de stupidité, qu’il avait héritée de son père ».
Dans les années qui suivent, il reste en Savoie et
lève un régiment de cavalerie qu’il commande pendant quatorze ans au service du
prince Thomas et du cardinal Maurice de Savoie.
Il accède au grade de maréchal de camp par brevet du
9 juin 1643 et continue à servir sous les ordres du prince de Carignan.
Le 2 mai 1643, il est nommé ambassadeur à la cour de
France, puis le 31 janvier 1648, ambassadeur extraordinaire auprès des
Provinces-Unies.
Il est élu hospitalier le 21 juin 1655, devient
Bailly de Morée le 15 février 1663.
Au grand prieuré de France, il est commandeur de
Louviers et de Vaumion, puis améliori de la commanderie de Boncourt. Il obtient
le prieuré de France en mars 1667.
Le monastère du Mont-Saint-Michel, où le précédent
abbé Ruzé d'Effiat n’avait laissé d’autres souvenirs que des épisodes
judiciaires, fut accordé à Jacques de Souvré (en commende en février 1648),
chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Valence, etc.
officier distingué, qui avait donné les preuves du plus remarquable courage au
siège de Casal, et surtout à celui de Porto-Longone, où il commandait les
galères de France. Il obtient également en commende l’abbaye de Saint-Michel du
Tréport. Il devient aussi abbé en commende de l’abbaye Saint-Michel de
Tonnerre, après Octave de Bellegarde († 1646), archevêque de Sens, et y
introduit la réformation de la congrégation de Saint-Maur.
En 1646, il commande les galères de France en
qualité de lieutenant général et sert en cette qualité au siège de Porto-Longone.
Selon M. Pinard, c’est en 1647 qu’il ramène en France son régiment de
cavalerie, donné par Louis XIV au duc d’Anjou le 20 mars. Lui-même est alors
créé mestre de camp et lieutenant de ce régiment.
Aimable,
spirituel, épicurien, Souvré brilla parmi tous les grands seigneurs de son
époque par l'éclat et la légèreté de son esprit, et son amour des plaisirs et
des belles-lettres. Ses salons et sa table réunissaient tout ce que la cour et
les lettres possédaient de beaux esprits, et de poètes gais et spirituels.
Personne n'appréciait mieux la qualité des vins, aussi l'ordre auquel il avait
les plus incontestables droits est celui qu'il fit naître, et qui fut baptisé
au bruit des verres : l’« Ordre des Coteaux », par homonymie avec le célèbre
ordre de Cîteaux et dont il faisait parie à côté de Villandri et des frères
Broussin.
À sa nomination à la prélature de l’abbaye du
Mont-Saint-Michel, Souvré délégua l’un des chanoines de la cathédrale
d’Avranches pour prendre possession, en son nom, de cette riche commende.
Voulant s’affranchir des charges flottantes attachées à ce bénéfice, ce prélat
compléta, par de nouvelles stipulations, le concordat intervenu entre les
religieux et ses prédécesseurs. La communauté se chargea de la restauration des
bâtiments monastiques pour la somme de 6 000 livres, et assuma sur elle,
moyennant 1 200 livres annuelles, toutes les dépenses que pouvait nécessiter à
l’avenir l’entretien des édifices, les désastres imprévus étant seuls exceptés
; le trésor conventuel ne devait concourir à leur réparation que jusqu’à
concurrence de 6 000 livres. Cet accord fut homologué par le parlement de
Rouen, le 18 juin 1646.
Dominique Gaillard, qui était alors prieur de cette
abbaye, ne tarda pas à être remplacé par un autre prieur. Charles Bateau fut
investi de cette place, par la décision du chapitre général de l’ordre ; il en
prit possession le 27 juin 1648. En 1669, le chapitre général confirma le titre
de prieur à Michel Gazon.
Étant abbé commendataire de l'abbaye Saint-Michel de
Tonnerre et de l'abbaye Saint-Michel du Tréport, où il se montra assez
généreux, quand on put lui faire comprendre qu'il y avait de pressants besoins.
Il fit faire des travaux importants à l'église abbatiale et au cloître. Il se
prêta, avec beaucoup de bonne volonté, à l'introduction de la Congrégation de
Saint-Maur dans son abbaye du Tréport, pour laquelle il passa un traité, le 18
octobre 1659, avec le supérieur général de la congrégation. Il semble qu'à
partir de ce jour, l'abbé de Souvré ait un peu trop compté sur les ressources
des nouveaux moines pour entretenir son abbaye. Dom Coquelin le représente «
comme généreux et libéral ».
Souvré meurt le 22 mai et est inhumé le 28 mai 1670
dans l’église Sainte-Marie du Temple à Paris.
Un cénotaphe en marbre blanc fut sculpté par
François Anguier pour l’église du prieuré hospitalier de Saint-Jean de Latran à
Paris.
Lors de la destruction de l'église, le cénotaphe fut
démonté. Le monument funéraire fut transporté aux Petits Augustins, puis
transféré en 1795 au musée des Monuments français, créé par Alexandre Lenoir.
De 1837 à 1850, il fut exposé dans les galeries historiques du château de
Versailles. Depuis 1850, il est conservé à Paris au musée du Louvre.
Deux colonnes en marbre provenant de ce monument furent longtemps exposées dans le parc du château de Versailles, avant de rejoindre à leur tour, en 2007, les collections du musée du Louvre.
Dénomination : Effigie funéraire de Jacques de
Souvré (1600-1670), chevalier de l'ordre de Malte, grand prieur de France
(1667), fils du maréchal de France Gilles de Souvré
Hauteur : 1,06 m ; Largeur : 1,97 m ; Profondeur :
0,555 m – marbre – 1667
Commandé par Jacques de Souvré pour son tombeau dans
l'église Saint-Jean-de-Latran à Paris dont il fut prieur jusqu'en 1667
(disposition primitive du monument -où le défunt ne fut pas enterré- connue par
une gravure de l'ouvrage de Millin). Saisie révolutionnaire, 1791/1792. Entré
au dépôt des Petits-Augustins le 18 avril 1793. Démembré et placé au musée des Monuments
français en 1795. Resté à l'École des Beaux-Arts après 1816. Placé dans les
Galeries historiques de Versailles, le 24 mars 1834. Transmis au Louvre en 1850
[autres fragments du tombeau dispersés : têtes d'Atlantes employées au Tombeau
du chancelier Michel Le Tellier (1603-1685) dans l'église Saint-Gervais à
Paris; gaine des atlantes dans le parc de Versailles ; lions porte-armoiries au
Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques à Champs-sur-Marne].
Richelieu, [SCULPT] Salle 218 - François Anguier
(1604-1669) et Jacques Sarazin (1592-1660), Salle 218 – Anguier
Une maquette préparatoire en terre cuite de ce
monument funéraire fut vendue aux enchères à Versailles le 18 juin 2023 par
l'étude Osenat et préemptée par le musée du Louvre moyennant 2,5 millions
d'euros, frais compris. (voir ci-dessous)
Modèle du tombeau de Jacques de Souvré, chevalier de
l'ordre de Malte, grand prieur de France ; avant 1667 par François Anguier ;
n° : RFML.SC.2023.22.1
Hauteur : 0,425 m ; Largeur : 0,78 m ; Profondeur :
0,215 m ; Poids : 28,6 kg (sans socle en bois) ; Poids de l'accessoire : 9,4 kg
(socle en bois) ; terre cuite
Modèle de l'effigie funéraire de Jacques de Souvré
(1600-1670), chevalier de l'ordre de Malte, grand prieur de France (1667), dont
le marbre est conservé au musée du Louvre (LP 550). Collection particulière,
entré dans les collections par préemption en vente publique, 2023.
achat par préemption en vente publique : 07/06/2023
date de vente publique : 18/06/2023
date : 28/06/2023 (confirmation de préemption)
date de décision : 28/06/2023
date de l'inscription sur l'inventaire : 28/06/2023
date d'affectation : 21/07/2023
Propriétaire Etat
Affectataire Musée du Louvre, Département des
Sculptures du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes
Emplacement actuel
Richelieu, [SCULPT] Salle 218 - François Anguier
(1604-1669) et Jacques Sarazin (1592-1660)
Colonne
du tombeau de Jacques de Souvré 1600 / 1700 (XVIIe siècle)
François
Anguier
Lieu
de provenance : église Saint-Jean-de-Latran
MV
9013 1 ; ENT 2008.05
Musée
du Louvre : Département des Sculptures du Moyen Age, de la Renaissance et
des temps modernes
Hauteur
: 1,65 m ; Diamètre : 0,43 m ; Poids : 352 kg – Brèche rose
Dépôt
du château de Versailles par arrêté du 05/12/2006.
non exposé
*Pontaubert
est
situé dans le département de l’Yonne (89) ; arrondissement d’Avallon
Pontaubert
reste dans l'ombre jusqu'à l'arrivée des religieux militaires dits les
Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, et c'est par eux que nous connaissons
les familles de la contrée. Les Hospitaliers, qu'il ne faut pas confondre avec
les Templiers établis au Saulce-d'Island, furent fondés en 1113 en Orient, mais
on ne les voit paraître en France qu'en 1167, sous Louis VII.
C'est Chalo d'Avallon et sa femme Agnès de Beyrouth
qui, les premiers, leur donnent un moulin et une maison. On trouve ensuite un
don du duc de Bourgogne Hugues, en 1170 ; du sire Hugues de Mont-Saint-Jean, en
1189 ; de Mathilde, comtesse de Tonnerre, en 1196 ; de Gérard du Four, en 1216
; de la dame Aremburge de Magny, en 1227 ; d'Anséric de Montréal, en 1242 ;
d'Odo du Vault, en 1253, et d'autres moins notables.
C'est dans ces temps que paraissent les villages
voisins, Champien cité en 1167, et dès 1227, sinon plus tôt, il est parlé de
ses seigneurs. On trouve Etienne de Champien, écuyer, proche parent de Jocelin
d'Avallon, seigneur du Vault, de la famille des sires d'Arcy. Plus tard, en
1275, c'est Jean et Renaud, puis en 1328, Brinaz.
Au XIVe siècle, la famille d'Armes, la plus ancienne
d'Avallon, occupe un instant le domaine ; mais on voit revenir les familles
apparentées à celles du Vault, les Digoine, puis les Jaucourt cités encore en
1666.
La Commanderie avait une ferme à Champien, mais un
seigneur y avait sa résidence dans une petite forteresse dont on voit les ruines
au lieudit le Vieux-Château.
C'était une tour probablement ronde, de trente-cinq
mètres environ de diamètre. Ses vestiges forment un tertre de trois à quatre
mètres de hauteur, entouré d'un fossé de quinze mètres de largeur. Cette tour,
qui regarde le Vault, ne dut s'élever qu'à la fin de la guerre de Cent Ans et
ne joua aucun rôle sous les Digoine et les Jaucourt.
La place qui est au-devant, plantée d'arbres et
ornée d'une croix de pierre, s'appelle Chavernery, nom qui semble historique.
On peut y voir Charnery, village de la Côte-d'Or, dont Milon de
Mont-Saint-Jean, ayant des droits sur Orbigny, était le seigneur.
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