mercredi 7 mai 2025

Jacques de Souvré


Jacques de Souvré, né en 1600 et mort le 22 mai 1670 à Paris, est un militaire et religieux français, prieur de France de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ambassadeur de l'Ordre, commandant des galères de France, et 44e abbé du Mont Saint-Michel, de 1643 à 1670.

Fils cadet de Gilles de Souvré, marquis de Courtanvaux, un des favoris du roi Henri III, précepteur de Louis XIII, maréchal de France, et de Françoise de Bailleul. Jacques de Souvré est baptisé à l'église Saint-André des Arts à Paris.

Il est le frère de Jean II de Souvré (v. 1585-1656), marquis de Courtanvaux ; de René de Souvré († 1635), seigneur de Renouard, baron de Messey ; de Françoise de Souvré (v. 1585-1657), qui épouse Artus de Saint-Gelais de Lézignan (ou Luzignan) († 1645), sieur de Lansac, fidèle de Richelieu, et est placée auprès d’Anne d’Autriche pour la surveiller avant d’être nommée gouvernante du futur Louis XIV le 25 juillet 1638 ; de Gilles de Souvré (1596-1631), évêque de Comminges, puis d’Auxerre ; de Madeleine de Souvré (1599-1678), marquise de Sablé, qui épouse Philippe-Emmanuel de Laval († 1640), marquis de Sablé, comte de Bresteau, seigneur de Boisdauphin, et choisit, à l’inverse de Françoise, les intrigues visant à écarter Richelieu du pouvoir et à l’éloigner de Marie de Médicis ; d’Anne de Souvré († 14 mars 1651), abbesse de Saint-Amand à Rouen.

Chevalier de Malte, il est présenté de minorité au grand prieuré de France le 21 mars 1605. Il obtient, de grâce magistrale, la commanderie d'Avalleur le 10 janvier 1616, qu'il permute le 17 août 1652, toujours de grâce magistrale, avec celle de Pontaubert* dans l’Yonne (89) ; ces deux commanderies appartiennent au grand prieuré de Champagne.

(voir l'article : commanderie d'Avalleur  

Il demeure d’abord près de Louis XIII et sert aux sièges de Saint-Jean d’Angély, de Clairac, et de Montauban et de Monheurt en 1621. En 1622, il prend part à ceux de Royan, de Saint-Antonin et de Montpellier. En 1627-1628, il participe encore aux combats de l’île de ré et au siège de La Rochelle, puis part à Malte.

Il rejoint l’armée du Roi en Piémont en 1629 et se trouve à l’attaque du Pas-de-Suse puis aux sièges de Privas et d’Alès.

En 1630, il se distingue au siège de Casal sous les ordres du marquis de Toiras. Vers cette époque, il est disgracié par Richelieu, peut-être en raison de son implication, en décembre, dans les intrigues nouées autour de Marie de Hautefort par la marquise de Sablé, Madame de La Flotte, et le médecin François Vautier. Il pâtit sans-doute gratuitement, d’« une forte réputation de stupidité, qu’il avait héritée de son père ».

Dans les années qui suivent, il reste en Savoie et lève un régiment de cavalerie qu’il commande pendant quatorze ans au service du prince Thomas et du cardinal Maurice de Savoie.

Il accède au grade de maréchal de camp par brevet du 9 juin 1643 et continue à servir sous les ordres du prince de Carignan.

Le 2 mai 1643, il est nommé ambassadeur à la cour de France, puis le 31 janvier 1648, ambassadeur extraordinaire auprès des Provinces-Unies.

Il est élu hospitalier le 21 juin 1655, devient Bailly de Morée le 15 février 1663.

Au grand prieuré de France, il est commandeur de Louviers et de Vaumion, puis améliori de la commanderie de Boncourt. Il obtient le prieuré de France en mars 1667.

Le monastère du Mont-Saint-Michel, où le précédent abbé Ruzé d'Effiat n’avait laissé d’autres souvenirs que des épisodes judiciaires, fut accordé à Jacques de Souvré (en commende en février 1648), chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Valence, etc. officier distingué, qui avait donné les preuves du plus remarquable courage au siège de Casal, et surtout à celui de Porto-Longone, où il commandait les galères de France. Il obtient également en commende l’abbaye de Saint-Michel du Tréport. Il devient aussi abbé en commende de l’abbaye Saint-Michel de Tonnerre, après Octave de Bellegarde († 1646), archevêque de Sens, et y introduit la réformation de la congrégation de Saint-Maur.

En 1646, il commande les galères de France en qualité de lieutenant général et sert en cette qualité au siège de Porto-Longone. Selon M. Pinard, c’est en 1647 qu’il ramène en France son régiment de cavalerie, donné par Louis XIV au duc d’Anjou le 20 mars. Lui-même est alors créé mestre de camp et lieutenant de ce régiment.

 Aimable, spirituel, épicurien, Souvré brilla parmi tous les grands seigneurs de son époque par l'éclat et la légèreté de son esprit, et son amour des plaisirs et des belles-lettres. Ses salons et sa table réunissaient tout ce que la cour et les lettres possédaient de beaux esprits, et de poètes gais et spirituels. Personne n'appréciait mieux la qualité des vins, aussi l'ordre auquel il avait les plus incontestables droits est celui qu'il fit naître, et qui fut baptisé au bruit des verres : l’« Ordre des Coteaux », par homonymie avec le célèbre ordre de Cîteaux et dont il faisait parie à côté de Villandri et des frères Broussin.

À sa nomination à la prélature de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, Souvré délégua l’un des chanoines de la cathédrale d’Avranches pour prendre possession, en son nom, de cette riche commende. Voulant s’affranchir des charges flottantes attachées à ce bénéfice, ce prélat compléta, par de nouvelles stipulations, le concordat intervenu entre les religieux et ses prédécesseurs. La communauté se chargea de la restauration des bâtiments monastiques pour la somme de 6 000 livres, et assuma sur elle, moyennant 1 200 livres annuelles, toutes les dépenses que pouvait nécessiter à l’avenir l’entretien des édifices, les désastres imprévus étant seuls exceptés ; le trésor conventuel ne devait concourir à leur réparation que jusqu’à concurrence de 6 000 livres. Cet accord fut homologué par le parlement de Rouen, le 18 juin 1646.

Dominique Gaillard, qui était alors prieur de cette abbaye, ne tarda pas à être remplacé par un autre prieur. Charles Bateau fut investi de cette place, par la décision du chapitre général de l’ordre ; il en prit possession le 27 juin 1648. En 1669, le chapitre général confirma le titre de prieur à Michel Gazon.

Étant abbé commendataire de l'abbaye Saint-Michel de Tonnerre et de l'abbaye Saint-Michel du Tréport, où il se montra assez généreux, quand on put lui faire comprendre qu'il y avait de pressants besoins. Il fit faire des travaux importants à l'église abbatiale et au cloître. Il se prêta, avec beaucoup de bonne volonté, à l'introduction de la Congrégation de Saint-Maur dans son abbaye du Tréport, pour laquelle il passa un traité, le 18 octobre 1659, avec le supérieur général de la congrégation. Il semble qu'à partir de ce jour, l'abbé de Souvré ait un peu trop compté sur les ressources des nouveaux moines pour entretenir son abbaye. Dom Coquelin le représente « comme généreux et libéral ».

Souvré meurt le 22 mai et est inhumé le 28 mai 1670 dans l’église Sainte-Marie du Temple à Paris.

Antoine Hérisset, Tombeau du commandeur de Souvré, 1742, 
gravure d'après l'œuvre de François Anguier.


Un cénotaphe en marbre blanc fut sculpté par François Anguier pour l’église du prieuré hospitalier de Saint-Jean de Latran à Paris.

Lors de la destruction de l'église, le cénotaphe fut démonté. Le monument funéraire fut transporté aux Petits Augustins, puis transféré en 1795 au musée des Monuments français, créé par Alexandre Lenoir. De 1837 à 1850, il fut exposé dans les galeries historiques du château de Versailles. Depuis 1850, il est conservé à Paris au musée du Louvre.

Deux colonnes en marbre provenant de ce monument furent longtemps exposées dans le parc du château de Versailles, avant de rejoindre à leur tour, en 2007, les collections du musée du Louvre.


Effigie funéraire de Jacques de Souvré (1600-1670) 
par François Anguier, 1667.
Paris, musée du Louvre.


Dénomination : Effigie funéraire de Jacques de Souvré (1600-1670), chevalier de l'ordre de Malte, grand prieur de France (1667), fils du maréchal de France Gilles de Souvré

Hauteur : 1,06 m ; Largeur : 1,97 m ; Profondeur : 0,555 m – marbre – 1667

Commandé par Jacques de Souvré pour son tombeau dans l'église Saint-Jean-de-Latran à Paris dont il fut prieur jusqu'en 1667 (disposition primitive du monument -où le défunt ne fut pas enterré- connue par une gravure de l'ouvrage de Millin). Saisie révolutionnaire, 1791/1792. Entré au dépôt des Petits-Augustins le 18 avril 1793. Démembré et placé au musée des Monuments français en 1795. Resté à l'École des Beaux-Arts après 1816. Placé dans les Galeries historiques de Versailles, le 24 mars 1834. Transmis au Louvre en 1850 [autres fragments du tombeau dispersés : têtes d'Atlantes employées au Tombeau du chancelier Michel Le Tellier (1603-1685) dans l'église Saint-Gervais à Paris; gaine des atlantes dans le parc de Versailles ; lions porte-armoiries au Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques à Champs-sur-Marne].

Richelieu, [SCULPT] Salle 218 - François Anguier (1604-1669) et Jacques Sarazin (1592-1660), Salle 218 – Anguier








Une maquette préparatoire en terre cuite de ce monument funéraire fut vendue aux enchères à Versailles le 18 juin 2023 par l'étude Osenat et préemptée par le musée du Louvre moyennant 2,5 millions d'euros, frais compris. (voir ci-dessous)




Modèle du tombeau de Jacques de Souvré, chevalier de l'ordre de Malte, grand prieur de France ; avant 1667 par François Anguier ; n° : RFML.SC.2023.22.1

Hauteur : 0,425 m ; Largeur : 0,78 m ; Profondeur : 0,215 m ; Poids : 28,6 kg (sans socle en bois) ; Poids de l'accessoire : 9,4 kg (socle en bois) ; terre cuite

Modèle de l'effigie funéraire de Jacques de Souvré (1600-1670), chevalier de l'ordre de Malte, grand prieur de France (1667), dont le marbre est conservé au musée du Louvre (LP 550). Collection particulière, entré dans les collections par préemption en vente publique, 2023.

achat par préemption en vente publique : 07/06/2023

date de vente publique : 18/06/2023

date : 28/06/2023 (confirmation de préemption)

date de décision : 28/06/2023

date de l'inscription sur l'inventaire : 28/06/2023

date d'affectation : 21/07/2023

Propriétaire Etat

Affectataire Musée du Louvre, Département des Sculptures du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes

Emplacement actuel

Richelieu, [SCULPT] Salle 218 - François Anguier (1604-1669) et Jacques Sarazin (1592-1660)

 

 



Colonne du tombeau de Jacques de Souvré 1600 / 1700 (XVIIe siècle)

François Anguier

Lieu de provenance : église Saint-Jean-de-Latran

MV 9013 1 ; ENT 2008.05

Musée du Louvre : Département des Sculptures du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes

Hauteur : 1,65 m ; Diamètre : 0,43 m ; Poids : 352 kg – Brèche rose

Dépôt du château de Versailles par arrêté du 05/12/2006.

 non exposé

 

*Pontaubert est situé dans le département de l’Yonne (89) ; arrondissement d’Avallon

Pontaubert reste dans l'ombre jusqu'à l'arrivée des religieux militaires dits les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, et c'est par eux que nous connaissons les familles de la contrée. Les Hospitaliers, qu'il ne faut pas confondre avec les Templiers établis au Saulce-d'Island, furent fondés en 1113 en Orient, mais on ne les voit paraître en France qu'en 1167, sous Louis VII.

C'est Chalo d'Avallon et sa femme Agnès de Beyrouth qui, les premiers, leur donnent un moulin et une maison. On trouve ensuite un don du duc de Bourgogne Hugues, en 1170 ; du sire Hugues de Mont-Saint-Jean, en 1189 ; de Mathilde, comtesse de Tonnerre, en 1196 ; de Gérard du Four, en 1216 ; de la dame Aremburge de Magny, en 1227 ; d'Anséric de Montréal, en 1242 ; d'Odo du Vault, en 1253, et d'autres moins notables.

C'est dans ces temps que paraissent les villages voisins, Champien cité en 1167, et dès 1227, sinon plus tôt, il est parlé de ses seigneurs. On trouve Etienne de Champien, écuyer, proche parent de Jocelin d'Avallon, seigneur du Vault, de la famille des sires d'Arcy. Plus tard, en 1275, c'est Jean et Renaud, puis en 1328, Brinaz.

Au XIVe siècle, la famille d'Armes, la plus ancienne d'Avallon, occupe un instant le domaine ; mais on voit revenir les familles apparentées à celles du Vault, les Digoine, puis les Jaucourt cités encore en 1666.

La Commanderie avait une ferme à Champien, mais un seigneur y avait sa résidence dans une petite forteresse dont on voit les ruines au lieudit le Vieux-Château.

C'était une tour probablement ronde, de trente-cinq mètres environ de diamètre. Ses vestiges forment un tertre de trois à quatre mètres de hauteur, entouré d'un fossé de quinze mètres de largeur. Cette tour, qui regarde le Vault, ne dut s'élever qu'à la fin de la guerre de Cent Ans et ne joua aucun rôle sous les Digoine et les Jaucourt.

La place qui est au-devant, plantée d'arbres et ornée d'une croix de pierre, s'appelle Chavernery, nom qui semble historique. On peut y voir Charnery, village de la Côte-d'Or, dont Milon de Mont-Saint-Jean, ayant des droits sur Orbigny, était le seigneur.

 




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