lundi 30 septembre 2024

Seigneurie de Servigny

 

Ruines du château de Servigny

Servigny a été sous Saint Louis « un village important ». Les seigneurs de cette localité étaient de hauts et puissants fonctionnaires au moyen-âge. L’un d’eux était représenté sur un cheval lancé au galop et l’épée nue à la main.

En 1114, la terre de Servigny appartenait en partie au chevalier Gauthier d’Avalleur. Il fit à l’abbaye de Molesme don de tout ce qu’il y possédait en plaine et en bois.



Un siècle plus tard sont à Servigny, les frères Adam et Honduin de Servigny. En décembre 1213, Hugues, doyen de Vendeuvre notifie un accord conclu entre Rolland, abbé de Montiéramey et Adam de Servigny. Ce dernier, sa femme et leurs hommes de Briel, reconnaissent qu’ils n’ont aucun droit sur le bois de l’abbaye de Montiéramey, appelé le Bois de l’Echange et renoncent solennellement à leurs prétentions sur le dit bois.

Houdin de Servigny était vassal de son frère Adam, seigneur de Servigny.

Un fief de Servigny, consistant en terres et vignes, relevait, en 1240, du comte de Champagne et dépendait de la Châtellenie de la Ferté-sur-Aube. Il était possédé par Renaud de Servigny, fils d’Adam, qui en fit l’hommage lige à Thibaut IV. Renaud, cité par M. l’abbé Jossier, prit part à la première croisade de Saint Louis.

En 1482, Jacques de Venières, seigneur de Loches et de Servigny était écuyer, et soutint un procès contre la communauté et le seigneur d’Essoyes.  

Il eut pour successeur Philippe 1er  de Lenoncourt (1482-1485), gouverneur de Dijon qui, en même temps que la seigneurie de Servigny, possédait celles d’Is-sur-Tille, de Loches et de Chauffour. Il passa un compromis avec Jean d’Estrac et les habitants d’Essoyes, touchant les limites des seigneuries de Loches et de Servigny.

JE VOUS GARDE AMOUR ET FOI 
Blason des Lenoncourt


Au décès de Philippe 1er, 2 enfants, Philippe et Agnès se partagèrent sa succession.

Philippe II de Lenoncourt (1785-1517) lui succéda.

Jean de Lenoncourt (1517-1539) reçu du vivant de son père la nue-propriété des seigneuries de Loches et Servigny. Il était bailli de Bar-sur-Seine.

Olivier de Lenoncourt (1539-1542), succéda à son frère Jean. Il laissa 2 fils, nés de son premier mariage : Philippe III et Edmond. Ce dernier embrassa l’état ecclésiastique, et était, en 1545, trésorier de l’église de Reims, et  il eut la tutelle des enfants de Pierre de Lenoncourt, son oncle.

Philippe III de Lenoncourt (1542) et son frère Edmond furent élevés aux frais de leur oncle Jean, qui, n’ayant pas d’enfants, les considérait comme ses fils adoptifs. Philippe était seigneur de Loches, d’Is-sur-Tille, de la Marche, de Servigny et de Précy-Notre-Dame en partie.

Claude de Lenoncourt (1573) lors du partage des biens de Philippe, il reçut la seigneurie de Servigny.

Edme de Lenoncourt (1582) seigneur de Servigny resta royaliste dans les guerres religieuses qui désolèrent la France à la fin du XVIe siècle, tandis que son frère Claude, seigneur de Loches et bailli de Bar-sur-Seine était ligueur. Servigny devint alors le repaire d’une véritable bande de voleurs.

Le 13 avril 1595, le sieur de Bragny, lieutenant du seigneur de Loches s’empara de la maison de Servigny, et le 21 avril,  fit prisonniers les ambassadeurs des 13 cantons suisses. ***

Blaise de Beaudreuil (1665-1693), avocat au Parlement, secrétaire ordinaire du duc d’Orléans, conseiller du roi était seigneur de Servigny en 1665.

Joachim de Bondoire né à Essoyes en 1654, valeureux militaire, chevalier de Saint-Louis, anobli par le roi en 1705, devint seigneur de Servigny vers 1716.


Edme-Bernard-Louis de Bondoire (1720-1744), fils du précédent, né à Ricey-Haut en 1697, lui succéda comme seigneur de Servigny. En 1728, il loua à François Guenin la terre et seigneurie de Servigny, à l’exception du château.

Son fils, Nicolas-Germain de Bondoire nait à Servigny en 1743 et connut à peine son père, décédé en 1745, des fatigues de la campagne d’Italie. En 1765, militaire au régiment de Champagne, il est gouverneur municipal d’Essoyes.

En vertu de son contrat, Louise-Germaine Gobert, après la mort de son mari Edme-Bernard-Louis de Bondoire, garda l’usufruit de la terre de Servigny.

Elle se remaria en 1746 à Joseph Halem de Rocquevert de Montalègre, co-seigneur de la ville de Stafort, chevalier de Saint-Louis, officier, qui devint ainsi, seigneur de Servigny de 1746 à 1756.

Louise-Germaine Gobert, en mourant, laissa Servigny à son fils aîné Auger-Jacques-Louis de Bondoire (né en 1741), qui devait en être le dernier seigneur, de 1787 à 1793. Pendant la Terreur, il fut arrêté comme suspect et incarcéré à Bar-sur-Seine avec sa femme et une de ses filles. Sans la chute de Robespierre, il serait certainement mort sur l’échafaud. Il eut 3 enfants, dont Louise-Henriette (1771) qui épousa le 8 brumaire an XI, Pierre-Jacques-Joseph de Zeddes demeurant à Beurey. Ce dernier se fixa à Servigny et en 1805, il vendit le domaine de Servigny à René Cogit, banquier, demeurant à Troyes et à Jeanne-Eléonore de Gesne son épouse.

De René Cogit, Servigny passa à M. Degrand, puis à M. Léopold Barrachin

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 Depuis le XVe siècle, la ville de Troyes était à la recherche de sources d’eau potable, celles de Fontaines-Mores, de Servigny et de fontaine-Bornot à Verpillières, furent choisies grâce au travail de M. Bassompierre. La totalité du domaine a été acheté par la ville de Troyes en 1894 et l’eau est arrivée à Troyes dès 1899. Des gardes de la ville furent nommés et vécurent là avec leurs familles, sans confort et dans un grand isolement.


Source et prise des Eaux de la ville de Troyes à Servigny

Réservoir des Hauts-Clos à Troyes 

Même endroit que ci-dessus avec le château d'eau en plus - 2024


En mètres, le point culminant du réservoir sur piliers (avec une capacité de 6 000 m3 contre 30 000 m3 pour le réservoir semi-enterré), un édifice construit en 1970, dans la même période que le quartier des Chartreux. Sur le pilier 6, la hauteur de l’échafaudage a atteint 64 m de haut, en utilisant 32 montants de deux mètres

Mise en lumière du château d’eau des Hauts Clos. Mise en valeur du réservoir par une ondulation de teintes froides bleu vert et cyan, générées par des linéaires rasants à diodes bi-chromatiques (bleu, vert). Mise en place de halos complémentaires, pour accompagner les piliers structures.

Conception lumière : L'acte lumière Jean-Yves Soetinck

Maitrise d'œuvre : SDEA   -    Allumage : Décembre 2007


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Renoir aimait beaucoup Servigny,  endroit boisé et y peignit souvent.

En 1941, le mais de Troyes qui recherchait un endroit pour les vacances des jeunes troyens, y implanta une colonie de vacances qui eut un bel avenir puisqu’elle fonctionna jusqu’en 2008.

Le 22 octobre 2018, la Ville de Troyes a vendu le domaine de Servigny à Moët et Chandon pour un prix de 500 000€ !

Désaffecté depuis 2007, le domaine retrouve une nouvelle jeunesse grâce à l’association de la ville de Troyes et de la maison Moët et Chandon. Autrefois utilisé pour emmener les jeunes troyens en colonie de vacances, les 3 dortoirs rénovés accueillent aujourd’hui près de 70 vendangeurs.


La chapelle Saint-Bernard de Servigny XIIe s.  à Essoyes

 

 

Chef-d’œuvre en péril 

Cette chapelle méconnue des Troyens et trop souvent oubliée. Située dans la forêt de Servigny, sur la commune d’Essoyes, la chapelle Saint-Bernard de Servigny appartient néanmoins à la ville de Troyes. Depuis 1979, elle fait partie des 22 monuments de la Collectivité classés ou inscrits au MH.

D’inspiration cistercienne et datant du XIIe siècle, seul monument de cette époque appartenant à la Ville, ce qui lui confère son caractère exceptionnel, son nom lui aurait été donné suite aux venues de Saint Bernard, qui se serait reposé en ce lieu lors de ses visites aux abbayes de son ordre dans la région. Aujourd’hui, l’état des maçonneries, des couvertures et des occultations de la chapelle réclame une intervention d’urgence afin d’assurer son avenir.

Située sur le chemin de randonnée « Pierre-Auguste Renoir » et sur la route de Compostelle, cet édifice ne demande qu’à revivre ! La chapelle comprend un chœur et une nef.

L'ensemble, en pierres maçonnées, est couvert de deux voûtes en berceau brisé. Le chevet plat est percé de trois baies. La nef est matérialisée par sa voûte plus haute et plus large. Le mur pignon de la façade, prolongé par deux contreforts, est surmonté d'un clocher-peigne coiffé d'une croix en fer forgé.

La cloche a malheureusement disparu. Les murs sont ouverts de six baies en plein-cintre ébrasées vers l'intérieur. La toiture, sans charpente est actuellement recouverte provisoirement de tôles.





Seigneurie de Ramerupt

 


La seigneurie de Ramerupt est mentionnée dès le Xe siècle et est rattachée au comté d'Arcis, dont elle est une des quatre châtellenies avec Arcis, Méry et Plancy. Les seigneurs de Ramerupt sont des seigneurs féodaux du comté de Champagne.

Hersente, dite La Pieuse, est la première comtesse d'Arcis et dame de Ramerupt connue. Le fait que ce soit une femme qui dirige le comté d'Arcis ainsi que Ramerupt, semble indiquer qu'elle soit une héritière et donc que ce comté ait été transmis dans cette famille depuis au moins une génération.

Elle épouse vers 945 Helpuin de Montdidier, frère d'Hilduin Ier, comte de Montdidier. Veuve, elle transmet vers 970 à son fils aîné le comté d'Arcis et garde pour elle la seigneurie de Ramerupt, où elle fait construire dans l'enceinte du château une église placée sous le vocable de Notre-Dame, et à laquelle est annexé un prieuré de l'ordre de Saint-Benoît, où elle fait déposé les reliques de Saint-Balsème, massacré par les Vandales , et jusqu'alors entreposé au prieuré Saint-Pierre à Arcis, également appelé prieuré Saint-Balsème.

Maison d'Arcis et de Ramerupt

Hersente d'Arcis ou Hersente de Ramerupt, dite La Pieuse († après 970), première comtesse d'Arcis et dame de Ramerupt connue. Elle épouse Hilduin Ier de Montdidier (ou Helpuin), comte de Montdidier, avec qui elle a au moins deux enfants :

Hilduin II de Montdidier, qui suit ;

Manassès de Montdidier, évêque de Troyes ;

Béatrice de Montdidier, qui épouse Geoffroi, comte de Mortagne.

Maison de Montdidier

Hilduin II de Montdidier († vers 993), comte de Montdidier et d'Arcis et seigneur de Ramerupt. Il épouse en premières noces Helvise, issue de la famille de Laon ou de Tours, avec qui il a au moins deux enfants. Il épouse en secondes noces une fille de Gui, comte de Soissons, mais n'a probablement pas d'enfant avec elle :

Hilduin III de Montdidier, qui suit ;

Manassès de Montdidier, qui épouse Constance de France, héritière du comté de Dammartin, et devient comte de Dammartin.

Hilduin III de Montdidier († après 1032), comte de Montdidier et d'Arcis et seigneur de Ramerupt. Il épouse Lesceline de Bar, avec qui il a plusieurs enfants :

Hilduin IV de Montdidier, qui suit ;

Guillaume de Montdidier, possible père de Manassès de Soissons, évêque de Soisson ;

Manassès de Montdidier, dit Calva Asina (l'âne chauve), vidame de Reims, qui épouse Béatrice de Hainaut, séparée d'Ebles Ier de Roucy, qui devient archevêque de Reims. Ils ont ensemble plusieurs enfants :

Manassès II de Reims, archevêque de Reims ;

Gui de Montdidier, vidame de Reims et seigneur de Neufchâtel. Père de Cyriaque de Neufchâtel, vidame de Reims ;

Adélaïs de Montdidier, abbesse de Saint-Jean de Laon.

une fille qui épouse Yves de Nesle.

Hilduin IV de Montdidier († en 1063), comte de Montdidier et d'Arcis et seigneur de Ramerupt puis également comte de Roucy à la suite de son mariage avec Alix de Roucy, fille d'Ebles Ier de Roucy, comte de Roucy et archevêque de Reims, et de Béatrice de Hainaut, avec qui il a neufs enfants :

Ebles II de Montdidier-Roucy, qui succède à son père comme comte de Montdidier et de Roucy ;

André de Montdidier-Roucy, seigneur de Ramerupt, qui suit ;

Béatrix de Montdidier-Roucy († , qui épouse Geoffroy II, comte du Perche ;

Marguerite de Montdidier-Roucy, qui épouse Hugues Ier, comte de Clermont-en-Beauvaisis ;

Ermentrude de Montdidier-Roucy, qui épouse Thibaud de Reynel, comte de Reynel ;

Ada de Montdidier-Roucy, qui épouse en premières noces Geoffroy, seigneur de Guise, puis en secondes noces Gaultier d'Ath, puis en troisièmes noces Thierry, seigneur d'Avesnes ;

Adélaïde de Montdidier-Roucy, qui épouse Arnoul Ier, comte de Chiny ;

Aélis de Montdidier-Roucy, qui épouse Conon Falcon de La Sarraz, seigneur de Grandson ;

Félicie de Montdidier-Roucy, qui épouse Sanche Ier d'Aragon, roi d'Aragon et de Navarre.

André de Ramerupt († après 1118), comte d'Arcis et seigneur de Ramerupt après son père. Il épouse en premières noces Adélaïde, probablement fille de Wallerand de Roye et d’Aélis de Boves, puis en secondes noces Guisemode, probablement née d’Arras. De son premier mariage, il a cinq enfants :

de (1) Ebles de Ramerupt, évêque de Châlons, qui suit ;

de (1) Hugues de Ramerupt, mort avant son père et sans descendance ;

de (1) Olivier de Ramerupt, mort avant son père et sans descendance ;

de (1) Alix de Ramerupt, dame de Ramerupt, qui épouse Érard Ier de Brienne, comte de Brienne, qui suit plus loin après son frère ;

de (1) une autre fille, dame d'Arcis, qui épouse Jean, seigneur de Pleurs et vicomte de Mareuil.

Ebles de Ramerupt († en 1126), comte d'Arcis et seigneur de Ramerupt après son père, puis devient évêque de Châlons jusqu'à sa mort. Ramerupt passe alors à sa sœur Alix de Ramerupt, qui suit.

Alix de Ramerupt († en 1143 ou après), dame de Ramerupt après son frère. Elle épouse Érard Ier de Brienne, comte de Brienne, avec qui elle a trois enfants :

Gautier II de Brienne, comte de Brienne et seigneur de Ramerupt, qui suit ;

Gui de Brienne, mort jeune et sans descendance ;

Félicité de Brienne, qui épouse en premières noces Simon Ier de Broyes puis en secondes noces Geoffroy III, sire de Joinville.

Maison de Brienne

Gautier II de Brienne († avant 1161), comte de Brienne et seigneur de Ramerupt. Il se marie quatre fois. Tout d'abord avec Humbeline de Baudement (probablement mariée en premières noces avec Anséric II de Chacenay). Puis avec Adèle de Soissons. Ensuite avec Humbeline de Troyes. Et enfin en 1146 avec une dénommée Adélais nom de famille inconnu. Toutefois, l'attribution exacte de la mère des enfants de Gautier est incertaine5 :

de (1) : Agnès de Brienne qui épouse Jacques Ier de Chacenay ;

de (1) ou (2) : Guy de Brienne, probablement mort jeune avant son père ;

de (2) : Érard II de Brienne, qui succède à son père comme comte de Brienne ;

de (2) : André de Brienne, qui hérite de la seigneurie de Ramerupt et qui suit ;

de (2) : Eustache de Brienne, possible héritier de la seigneurie de Conflans ;

de (2) : Jean de Brienne († 1191) abbé de Beaulieu de 1157 à 1192 ;

de (2) : Marie de Brienne, mariée à Gautier de Saint-Omer, seigneur de Fauquemberghes ;

de (2) : Elvide de Brienne qui épouse Barthélemy, seigneur de Vignory ;

de (2 ou +) : Adélais de Brienne, citée dans une charte de 1152 ;

de (2 ou +) : Félicité de Brienne, citée dans une charte de 1144.

André de Brienne († en 1189), seigneur de Ramerupt. Il participe à la troisième croisade et trouve la mort lors du siège de Saint-Jean-d'Acre en 1189. Il épouse Adélaïde de Traînel-Venizy, avec qui il a cinq enfants :

Gautier de Brienne-Ramerupt, qui meurt probablement avec son père lors de la troisième croisade ;

Érard de Brienne-Ramerupt, qui suit ;

Élisabeth de Brienne, qui épouse Milon, qeigneur de Pougy ;

Agnès de Brienne, qui épouse Miles VI, seigneur de Noyers ;

Ada de Brienne, probablement morte jeune.

Érard de Brienne († vers 1246), seigneur de Ramerupt et de Venizy. Prétendant au comté de Champagne et instigateur de la guerre de succession de Champagne. Il épouse en premières noces Hélisende de Rethel avec qui il a un enfant. Séparé, il épouse en secondes noces Philippa de Champagne, avec qui il a neuf autres enfants :

de (1) : André de Brienne, mort jeune ;

de (2) : Henri de Brienne, qui succède à son père comme seigneur de Venizy ;

de (2) : Érard II de Brienne, qui succède à son père comme seigneur de Ramerupt et qui suit ;

de (2) : Marie de Brienne, qui épouse en premières noces Gaucher III de Châtillon, seigneur de Nanteuil-la-Fosse. Veuve, elle épouse en secondes noces Hugues II, seigneur de Conflans et maréchal de Champagne ;

de (2) : Marguerite de Brienne, qui épouse Thierry IV van Beveren, châtelain de Dixmude ;

de (2) : Héloïse de Brienne, morte jeune ;

de (2) : Isabelle de Brienne, qui épouse Henri V, comte de Grandpré ;

de (2) : Jeanne de Brienne, qui épouse Mathieu III, seigneur de Montmorency

de (2) : Sibylle de Brienne, abbesse de la Piété-Dieu-lès-Ramerupt de 1245 jusqu'à sa mort ;

de (2) : Alix de Brienne, morte peu après le décès de ses parents.

Érard II de Brienne († en février 1250), seigneur de Ramerupt. En 1248, il prend part à la Septième croisade du roi Saint Louis avec son frère Henri. Il participe à la prise de Damiette puis trouve la mort lors de la bataille de Mansourah en 1250. Il n'a pas été marié et n'a pas de descendance connue.

À la mort d'Érard II, la seigneurie de Ramerupt est divisée entre ses quatre sœurs encore en vie et qui ne sont pas entrées dans les ordres.

 

Henri d'Arbois de Jubainville, « Les premiers seigneurs de Ramerupt », Bibliothèque de l’École des Chartes, vol. 22,‎ 1861

Henri Moranvillé, « Origine de la maison de Ramerupt-Roucy », Bibliothèque de l’École des Chartes, vol. 86,‎ 1925

Édouard de Saint-Phalle, « Les comtes d'Arcis », Mémoires de la Société Académique de l'Aube, vol. 140.


Voir Ramerupt et son village

Voir Charles Delaunay à Ramerupt

Voir Saint Baussange de Ramerupt

Voir Manassès 1er évêque

Voir Sainte Tanche

Voir Maison de Brienne



dimanche 29 septembre 2024

Manassès Ier évêque de Troyes

 


Manassès est le fils de Helpuin II, comte d’Arcis-sur-Aube, seigneur de Ramerupt et de Pougy (ce dernier frère du comte de Montdidier) et d’Hersende, comtesse d’Arcis, dame de Ramerupt, qui bâtit une église dans son château de Ramerupt et y mit les reliques de saint Balsème.

Manassès est l’un des plus puissants seigneurs de la Champagne méridionale du Xe siècle, dont le domaine s’étend sur la vallée de l’Aube en amont d’Arcis. Sa mère, la pieuse comtesse Hersende, se retire sur ses terres de Ramerupt lorsque plus tard elle devient veuve et que le comté passe à leur autre fils, Hilduin.

Dès sa tendre jeunesse, Manassès se fait remarquer par sa bonne nature, sa douceur, sa belle simplicité. La comtesse sa mère, voyant en lui des signes remarquables de dévotion, lui donne une excellente éducation, et s’emploie à le donner à Dieu. Il est confié à l’évêque de Troyes, qui l’élève avec le plus grand soin. Il voit ainsi entreprendre par l’évêque Milon, la reconstruction de la cathédrale. Le voyant formé à toutes les vertus ecclésiastiques (l’aménité de son caractère, sa piété, cultivée par l’évêque Milon), le clergé de Troyes jette les yeux sur lui en 985, pour remplacer Milon, évêque depuis 974. « Ce choix fut généralement applaudi ».

Il faut savoir qu’à cette époque, les évêques sont élus par le chapitre cathédral, et d’ordinaire ses membres ne vont pas chercher loin : un homme vertueux qu’on a pu éprouver et, qui plus est, allié à une famille puissante et riche du diocèse. Manassès est le premier de nos évêques appartenant à l’une des grandes familles féodales de la Champagne. La charge est lourde, les invasions normandes ont fait de profonds ravages, matériels et économiques, moraux surtout, d’où un relâchement de la discipline dans le clergé et de la vie chrétienne des fidèles

A peine est-il le chancelier de l’église, qu’il prend soin de régler son clergé et de lui donner un nouveau lustre, parce que les courses des Normands et les troubles de l’Etat ont causé un dérangement dans la discipline, surtout dans le chapitre de la cathédrale. Pour exécuter ses pieux desseins, il se compose un conseil, dont les membres les plus distingués sont Adson de Montier-en-Der, Hadric, trésorier de son église, et saint Adérald, chanoine, qu’il fait son archidiacre. Ce projet de réforme essuie d’abord beaucoup de difficultés. En effet, suite aux ruines occasionnées par les Normands, les chanoines de la cathédrale avaient dû exercer  quelque métier afin de se procurer les ressources indispensables Mais Adérald, qui est riche, se dépouille d’une partie de son patrimoine en faveur de cette église, et bientôt le pontife « a la consolation de voir son chapitre embrasser la vie commune », suivant la règle du Concile d’Aix-la-Chapelle de 816 qui réglait la vie canoniale. Pour témoigner sa reconnaissance à l’abbé de Montier-en-der, il lui accorde ainsi qu’à ses successeurs, la prétention aux cures de Lassicourt, de Dodinicourt (aujourd’hui Saint-Christophe) et de Requinicourt (à présent Saint-Léger-sous-Brienne). Manassès  rappelle également les prescriptions du concile de 802 faisant aux prêtres un devoir « de ne point laisser mourir les malades sans leur avoir administré le viatique, de tenir propre leur église et d’instruire leur peuple les fêtes et dimanches. De s’instruire eux-mêmes d’abord ».

 A cette époque, Manassès a le plaisir de voir convertir son frère Hilduin, comte d’Arcis, pour qui il a formé tant de vœux, fait tant de prières et répandu tant de larmes. Ce seigneur a tous les défauts d’un homme de qualité qui n’a point de religion et qui, enthousiasmé de sa noblesse, s’érige en tyran dans ses seigneuries et commet impunément toutes sortes de désordres : « c’était un mauvais garçon qui menait une vie militaire, carnassière, voluptueuse et désespérée ». Malgré ses égarements, Hilduin sait encore honorer la vertu dans le pieux Adson, abbé de Montier-en-Der. Il prête l’oreille à ses remontrances, suit en tout ses conseils et, par esprit de pénitence, se détermine à faire le voyage de la Palestine avec ce zélé directeur, en 992, pour y visiter les lieux saints. Mais, comme ce nouveau pénitent est alarmé sur ses crimes, Adson l’entretient souvent de la conversion merveilleuse de Waimer, duc de Champagne et depuis évêque de Troyes (677-679), qui a été un des plus grands persécuteurs de saint Léger d’Autun, et que saint Berchaire a également conduit en Palestine pour faire pénitence et désarmer la justice divine.

Manassès fonde le prieuré d’Arcis-sur-Aube en y bâtissant une église en l’honneur de la Vierge Marie. Le monastère est confié aux religieux de Marmoutier. Il se trouve à l’extrémité de la rue Notre-Dame, c’est-à-dire de la route de Brienne. Le site et les fondations sont transférés à la chapelle de la Sainte-Vierge de l’église paroissiale en 1780. Les bâtiments disparaissent peu de temps après.

On dit que sous le pontificat de Manassès II (1180-1190), « un homme ayant été pendu innocemment, une génisse qu’il avait donné à un de ses filleuls, soutint de ses cornes la plante des pieds du patient et lui sauva ainsi la vie. De là vint l’usage de donner aux filleuls des présents que le peuple nomme la roulée et le cogneu ».

Manassès décède en 993, le 11 juin, après 10 ans d’épiscopat et une vie remplie d’actions saintes. Son tombeau ne semble pas avoir été conservé dans notre cathédrale.

« C’était un homme plein de sainteté, un homme saint ».



samedi 28 septembre 2024

Ramerupt village de l'Aube

le moulin de ramerupt à l'origine


Les arches, sous le pont sont les restes du moulin du XIXe siècle. Propriété des Prieurs, il est vendu comme bien national à la Révolution et cédé à nouveau en 1844. Victime d’un incendie fin 1860, il est racheté par le comte de Dampierre, propriétaire de la verrerie et du château de Bligny, qui fait rebâtir le moulin avec tous les perfectionnements et le met en location dès 1863. Il est mis en vente en 1895 seul, puis en 1906, en même temps que les propriétés liées au château de Dampierre.

Un groupe d’agriculteurs crée la Coopérative de Meunerie et Boulangerie à Ramerupt en 1911 et rachète le moulin équipé d’une turbine. Le bâtiment brûle en 1917. Mis en vente en 1923, il ne reste alors que la chute d’eau, les arches et le 1er étage (qui sera détruit un peu plus tard). Plusieurs projets de restauration n’ont pas abouti. La coopérative, elle, est recréée début des années 1920 à Villette-sur-Aube sous le nom de Coopérative Agricole d’Arcis-sur-Aube, qui aujourd’hui répond à l’acronyme SCARA.

Ce qu'il reste du moulin aujourd'hui

Les restes du moulin côté rue de la Motte aux Moines


La carrière de craie

Des crayères comme celle de Ramerupt étaient ouvertes en Champagne sèche pour en extraire des moellons de craie propices à la construction ;

La craie de cette carrière appartient au Crétacé supérieur (ère secondaire), à l’étage Turonien, daté de  -91 à -88 millions d’années. La craie turonienne a une épaisseur d’environ 110 m. Cette craie n’est pas très riche en fossiles, les ammonites sont rares, contrairement aux incérames (bivalves), aux brachiopodes et aux oursins. Les silex sont absents, mais on peut découvrir quelques nodules de marcassite (concrétions de sulfure de fer qu’il ne faut pas confondre avec des météorites !).

Historiquement, trois grandes crayères exploitées par puits et treuils à Chaudrey, Nogent-sur-Aube et Vaucogne, ont fourni une craie blanche d’un beau grain et en blocs assez volumineux, recherchée pour la construction des édifices publics. Beaucoup d’églises dans un périmètre assez grand, ont été bâties avec cette pierre, qui parait peu gélive lorsqu’elle est bien mise en œuvre.

De nos jours, cette crayère sert au remblai des chemins.


L’Église Saint-Roch

L’église est construite sur les fondations de l’église Saint Martin dédicacée en 1548.

Dès la fin du XVIIIe siècle, d’importants travaux sont nécessaires. Des interventions urgentes sont menées au fil du temps ; plusieurs projets sont conçus et, en 1833, la restauration commence dirigée par l’architecte Victor Bert († 1836). Mais, le 31 août, la tour et une partie de la nef qui devaient être préservées, s’effondrent.

Un projet de construction complet est élaboré et en novembre 1838, l’architecte Joseph-Claude Habert (1808-1870), livre au culte l’église Saint-Roch, encore en travaux après quatre années durant lesquelles les offices sont célébrés sous la halle. Le clocher est construit en 1863 et Ferdinand Millot (1824-1899) en est l’architecte. Les cloches sont remontées la même année.

L’église est composée d’une nef et de deux bas-côtés, sans réel style architectural, sur un plan rectangulaire, sauf la saillie de l’abside. Les plafonds donnent à l’ensemble l’aspect d’une salle de théâtre.

De l’ancienne église sont sauvés des statues qui ornent les piliers : une Pietà, un Christ de Pitié du XVIe et la chaire à prêcher également du XVIe, restaurée par le sculpteur Charton de Dampierre.

De l’abbaye de la Piété proviennent, la statue du XVe de Saint-Bernard agenouillé, les panneaux et stalles (1ère moitié du XVIIe) richement sculptés. Ces stalles sont issues de l’abbaye de Basse fontaine près de Brienne le château, supprimée en 1774, dont le mobilier est réparti dans les églises alentour. Des panneaux de bois peint, mentionné au XVe siècle, restaurés, sont installés dans la sacristie.


Retable brabançon du XVe siècle


Les vitraux réalisés entre 1862 et 1902 par le peintre-verrier Claudius Lavergne (1815-1887) puis par son fils Georges claudius (1847-1923) ornent 14 baies. Le père « artiste chrétien », élève d’Ingres a exécuté : « La barque de Pie IX » de Ramerupt. A ce jour le plus bel exemple d’ultramontanisme* de l’artiste.

Vitrail au-dessus de la porte d’entrée : St Martin de Tours et St Hilaire de Poitiers


*L’ultramontanisme est un courant au sein de l’église catholique qui affirme la primauté du Pape dans un contexte de pression du Second Empire français sur les états papaux.

Monument aux morts devant le mur du cimetière


LA FRESQUE DE RACHI à Ramerupt

« Les descendants de Rachi »

Rachi, Rabbi Salomon fils d’Isaac, immense commentateur des textes sacrés du judaïsme, nait à Troyes en 1040. Il fonde un cercle d’étude dans lequel il forme une vingtaine d’élèves à une méthode d’exégèse (interprétations de textes) révolutionnaire.

Erudit accompli, consulté par de nombreuses communautés, il meurt à 65 ans, le 13 juillet 1105. Ses trois filles lui assurent une descendance nombreuse. Ses petits-fils perpétuent son œuvre.

Yochebed, sa dernière fille, épouse le rabbin Meir, fils de Samuel, installé à Ramerupt. Leur descendance, nombreuse anime l’école talmudique Tossaphiste (de tossaphot, commentaire). Le plus brillant enseignant, Jacob Rabennou Tam, propulse l’école sur le devant de la scène en France et à l’étranger (Rhénanie, Angleterre, Italie).

Ces brillantes écoles talmudiques cessent en 1146. Dampierre reprendra le flambeau.

L’itinéraire européen du patrimoine juif : à l’initiative du Centre Culturel Rachi de Troyes a été lancé en 2019, La route Médiévale de Rachi. Ce projet place l’œuvre de Rachi et son héritage comme Patrimoine Immatériel et Universel pour un dialogue interculturel.

 

Cette fresque représente une rencontre fictive mais plausible entre Henri 1er le Libéral, comte de Champagne et le petit-fils de Rachi, Jacob, plus connu sous le nom de Rabbenou Tam. Ce grand érudit juif du XIIe siècle était installé à Ramerupt, haut lieu des tossaphistes, école de pensée de Rachi de Troyes.

Cette scène est motivée par un écrit historique relatant les échanges de Rabbenou Tam et du comte sur l’interprétation de passages bibliques. Les deux hommes sont représentés autour du texte du Pentateuque, sur un pied d’égalité pour illustrer la qualité de ces rapports intellectuels.

Yochebed, fille de rachi et mère de Jacob, se tient à l’entrée de leur demeure où l’on aperçoit la Mezouza objet rituel juif placé sur le chambranle des portes.

Derrière, apparait Samuel, frère ainé de Jacob, éminent Tossafiste garant de la transmission entre Rachi, son grand père qui l’a formé et son jeune frère dont il a été l’enseignant.

La vigne symbolise l’activité de vigneron exercée par Jacob et la tradition viticole de la région.

A gauche de la scène, deux écuyers portent les armoiries des comptes de champagne, et des seigneurs de Ramerupt.

En arrière-plan, des paysans moissonnent le blé, céréale locale primordiale de l’alimentation médiévale

Au bas de la scène, l’aigle et le lion figurant sous les deux personnages principaux, symbolisent le Christianisme et le Judaïsme.


Abbaye La Piété-Dieu

L’importante Abbaye bénédictine de Marmoutier, située face à la ville de Tours, fonde vers 1100, l’Abbaye de la Piété Dieu, prieuré bénédictin, près de Ramerupt.

L’Abbaye cistercienne de La Piété-Dieu, occupée par des moniales, est fondée vers 1229.

La Piété-Dieu groupe d’abord en communauté quelques jeunes filles appelées les « Filles de Dieu ». Elles demandent à être agrégées à l’ordre de Citeaux.

Des différends avec le chapitre de Saint-Pierre de Troyes, la prise de l’occupation de Ramerupt par la soldatesque de Thibaud IV, l’élection d’une prieure éminente : Isabelle de Colaverdey -  qui prend bientôt le titre d’abbesse – nécessitent le déplacement du monastère. Il s’établit sur les bords de l’Aube, dans de petites maisons en bois.

Le 20 septembre 1236, l’évêque de Troyes, Nicolas de Brie, dédicace la nouvelle église du nouveau monastère. Vingt-cinq religieuses composent la communauté. Des donations nombreuses, et parfois lointaines, permettent aux moniales d’assurer l’avenir de leur jeune fondation.

La situation de l’abbaye, à l’écart d’une grande ville, les allées et venues d’hommes de guerre, une administration féminine ne permettant pas l’exploitation directe du domaine, l’abbatiat de filles de bonnes familles, mais pusillanimes, un recrutement difficile, amènent les religieuses à demander  leur transport dans une abbaye de l’ordre, plus importante.

C’est ainsi qu’en 1440, Symon Buchart, religieux profès du monastère de Boulancourt, est installé à La Piété-Dieu, avec l’autorisation du Chapitre général. L’abbaye devient une masculine, fille de Citeaux.

La situation du moustier doit être dramatique en 1461, car le Chapitre général demande des prières et des aumônes pour la restauration de l’abbaye de la Piété-Dieu.

Malgré une gestion plus saine, le monastère vivote dans une lente décadence sans histoire.

Vers 1615, Denis Largentier, abbé de Clairvaux, réforme son abbaye en exigeant le travail manuel, les veilles, le silence, l’abstinence perpétuelle, en un mot, le retour à la primitive observance de Citeaux.

Deux abbés de La Piété : Etienne Adam et Jean Ferrat, adhèrent à cette réforme. Deux administrateurs : Jérôme Bertin et Benoit Fitzharbert, succèdent à ces deux réformateurs religieux. L’abbaye ainsi restaurée matériellement et spirituellement, renaît à une vie nouvelle.

Un des prieurs de cette moitié du XVIIIe siècle, Dom Pierre Ruffin, devient célèbre. Nommé abbé de Vaucelles, près de Cambrai, il est très bien en cour et s’attire l’estime du Pape.

 « Ce jourd’huy, 24 janvier 1791, est comparu au greffe de la municipalité de Ramerupt, Pierre de Velfrey, abbé régulier de l’abbaye de la Piété, lequel a déclaré qu’il préfère la vie commune des religieux, dans la supposition que son abbaye serait conservée pour cet objet, et que si le département ne fait pas le choix de cette maison pour y fixer un nombre de religieux, suivant le décret de l’Assemblée Nationale, il se retirera pour vivre en son particuliers ».

C’est ainsi que disparaît le dernier successeur des Abbesses et Abbés de l’Abbaye Cistercienne de Notre-Dame de la Piété-Dieu.

Le 26 mai 1791, l’église de La Piété, le logis conventuel, les fermes et bâtiments d’exploitation avec 260 arpents de terre, 50 arpents de bois, 21 arpents de prés, 5 arpents de vignes, sont vendues au sieur Mourgues pour la somme de 163.400 livres.

La Piété-Dieu  a vécu sa vie cistercienne.

Il ne reste plus de cette Abbaye, qu’une statue de Saint-Bernard, de 1450, située dans l’église de ramerupt

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Voir Delaunay à Ramerupt

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Charles Delaunay à Ramerupt


Sans les calculs de ce savant aubois, personne n’aurait pu alunir !

Le travail de Charles Delaunay a eu un retentissement dans le monde entier savant, car il sert à refaire avec exactitude les Tables de la lune, dont se servent encore journellement les marins pour se diriger sur mer, et à calculer d’une manière précise les éclipses de soleil. Ceux qui circulent rue Charles Delaunay, ceux qui y résident, ne connaissent sûrement pas, pourquoi le conseil municipal du 8 octobre 1886 a donné son nom à la grande rue du quartier Saint-Martin., qui va de la rue de Preize à l'Avenue pasteur.

Charles Delaunay naît à Lusigny le 9 avril 1816, mais préfère Ramerupt, où son père vient se fixer en achetant une étude d’Huissier en 1818.

Après de brillantes études au collège de Troyes, il est reçu en 1834, dans les premiers à l’Ecole polytechnique, d’où il sort numéro 1 en 1836. Nommé ingénieur des mines, il se sent entraîné vers la science pure, vers les mathématiques transcendantes dont l’étude s’applique au calcul des mouvements des corps célestes.

En 1841, il présente à la Faculté des sciences une Thèse sur la méthode des variations, dirige de 1841 à 1848 le cours d’astronomie à la Sorbonne, et remplit en même temps les fonctions de répétiteur de géodésie à l’Ecole polytechnique.

De 1844 à 1851, il est chargé du cours de mécanique physique et de géométrie descriptive à l’Ecole des mines. En 1848, il est membre du conseil central des Ecoles des mines.

En 1849, il est nommé ingénieur des mines de première classe.

En 1851, la Faculté des sciences, à l’unanimité le présente au titre de professeur de mécanique physique et aussi de professeur de mécanique à l’Ecole polytechnique.

Membre de l’Institut (Académie des sciences, section d’astronomie) en 1855, il y prend la présidence. Cette même année 1855, il fait construire un petit manoir à Ramerupt et l’habite jusqu’à sa mort.

En 1870, le Gouvernement l’appelle à la direction de l’Observatoire de Paris. Dès son début, M. Delaunay se place au premier rang des sommités du monde savant, surtout comme mécanicien et astronome. Il publie de nombreux et remarquables travaux dans les journaux et revues scientifiques : Journal des mathématiques, Journal de l’Ecole polytechnique, la Connaissance des Temps… 

Ainsi : Mémoire sur la théorie des marées, Mémoire sur le calcul des variations, Calcul de deux inégalités d’Uranus, Mémoire sur une nouvelle théorie de la lune (inséré dans le Recueil des savants étrangers). 

Il y a plusieurs éditions et traductions étrangères de ses livres : Cours élémentaire de mécanique théorique et pratique, Cours élémentaire d’astronomie, Traité de mécanique rationnelle…A l’Académie des sciences, il y a ses communications : Nouvelle théorie du mouvement de la lune, Calcul de l’accélération séculaire du moyen mouvement de la lune, Calcul des variations séculaires des moyens mouvements du périgée et du nœud de l’orbite de la lune…

Mais, son œuvre immortelle, qui lui coûte plus de 10 années de travail et calculs, c’est sa Théorie du mouvement de la lune en 3 volumes. Ce travail immense, a un retentissement dans toute l’Europe savante. Tant de travaux le font choisir comme président de l’Académie des sciences.

Il est bien entendu membre correspondant de la Société Académique de l’Aube depuis 1838, où il donne une Note sur le cadran solaire de l’Hôtel de Ville de Troyes.

Maison de Charles Delaunay à Ramerupt


Son lieu de prédilection est Ramerupt. N’a-t-il pas un jour, fait bâtir et doter à perpétuité, une maison destinée à l’éducation des jeunes filles ? Il était profondément aimé et estimé des habitants. Il était conseiller municipal, ayant refusé d’être maire, "ne voulant pas que les intérêts de son pays eussent à souffrir de son absence obligée ".

Il décède le 5 août 1872 à Cherbourg, victime d’un affreux accident de mer. Il était allé visiter la digue de Cherbourg avec deux matelots qui dirigeaient l’embarcation, quand une tempête fit chavirer le bateau, et engloutir les hommes.

Lors de son deuil public et général à Ramerupt, "devant les populations du département, plusieurs discours furent prononcés. Sa mémoire bénie vivra dans tous les cœurs, entourée de la double auréole de la vertu et du génie". Delaunay bienfaiteur pour son village, a entre autres, offert la construction d’une école de filles.


Cimetière de Ramerupt - autour de l'église


Il est fait membre étranger de la Royal Society en 1869. En 1870, il reçoit la médaille d'or de la Royal Astronomical Society.

Son nom est gravé sur la tour Eiffel par Gustave Eiffel, parmi 72 scientifiques en reconnaissance de leurs contributions.

En 1935, l'Union astronomique internationale a donné son nom au cratère lunaire Delaunay.

Depuis 2006,  son nom est porté par un laboratoire de recherche dépendant du CNRS et de l'Université de technologie de Troyes.

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