Duché d’Estissac
Parti :
au
1er fascé d’argent et d’azur de dix pièces, aux trois chevrons brochant de
gueules, le premier écimé,
au
2e d’or semé de trèfles de sable au lion de gueules brochant, au chef chargé
d’une bande d’argent accostée de deux cotices potencées et contre-potencées
d’or et de deux abeilles volant du même.
En 1564, Saint-Liébault fait partie du grand tour de
France de Charles IX sur l'initiative de Catherine de Médicis. Le jeune roi y
soupe le 21 mars.
En 1615, Jacques Vignier († 1631) baron de
Jully-le-Châtel et des Riceys, achète Villemaur et Saint-Liébault où il
construit le château. Son fils Claude Vignier est président à mortier au
Parlement de Metz, intendant de Châlons, seigneur de Tanlay ; il épouse en 1635
Catherine Chabot († 1662), arrière-petite-fille de l'amiral Chabot. Il embellit
de jardins le château de Saint-Liébault ; mais, endetté, il doit finalement
vendre en 1647 au chancelier Pierre Séguier.
Séguier l'intègre à son duché de Villemor. Sa fille
Marie-Madeleine Séguier épouse Guy de Laval-Bois-Dauphin. Ils ont entre autres
enfants Madeleine de Bois-Dauphin, qui reçoit Estissac et s'unit : 1° à la
famille du Cambout de Coislin ; puis 2° aux Laval-Bois-Dauphin. Sa fille
Madeleine de Bois-Dauphin, issue de son deuxième mariage, reçoit Saint-Liébault
et Villemaur. Elle épouse le maréchal Henri-Louis d'Aloigny et ils ont pour
fille Marie-Henriette d'Aloigny de Rochefort, qui reçoit Saint-Liébault en 1732
et épouse 1° en 1676 son cousin germain Louis-Fauste de Brichanteau
(Postérité), puis 2° en 1691 Charles de La Rochefoucauld de Blanzac (issu des
comtes de Roye et de Roucy ; Postérité). En 1758, leur fils
Louis-François-Armand de La Rochefoucauld (1695-1783 ; père du duc François
XII) hérite de cette terre. C'est à lui que la commune doit son nom actuel : il
fait ériger la seigneurie, avec Villemaur, en duché héréditaire sous le nom
d'Estissac, d'après une baronnie du Périgord au nord de Bergerac et à l'est de
Mussidan (dont Saint-Jean, Saint-Hilaire, Saint-Séverin), venue aux La
Rochefoucauld par un mariage avec une Madaillan d'Estissac (voir les articles «
Louis de Madaillan d'Estissac » et « Famille de Madaillan de Lesparre »).
Le château est reconstruit à la fin XVe siècle, sur
l'emplacement d'un ancien château fort. Il est complètement détruit en 1793.
Une description en est faite par le procureur fiscal Jean Chobert, en 1630. Au
premier étage, après l'escalier d'honneur se trouvait une chambre aux tableaux
et à côté la chapelle. Une autre était à fleur de lys et l'autre représentait
la vie de Marie Stuart sur les murs. Au second étage se trouvait une pièce au
trésor et une autre où se logeait le mécanisme de l'horlogerie du pavillon.
Parmi le mobilier de ce château, certaines de ses
œuvres d'art font partie du premier fonds du musée des Beaux-Arts de Troyes. Sont
conservés cinq portraits de grands personnages propriétaires du château aux
XVIIe et XVIIIe siècles, dont un tableau par Charles Lebrun du chancelier
Pierre Séguier*, représenté à cheval (tableau au musée du Louvre) ; un portrait
du cardinal Coislin par Largillière, un portrait du maréchal de Nangis par
Rigaud et deux portraits de La Rochefoucault, l'un en abbé et l'autre en cardinal
et qui se trouvait à Rome.
Le
chancelier Séguier –Musée du Louvre
En 1774, Estissac devint le siège du grenier à sel
de Villemaur.
En 1789, le village était de l'intendance et de la
généralité de Châlons, de l'élection et du bailliage de Troyes. Au cours de la
Révolution française, la commune porta provisoirement les noms de Lyébault-sur-Vanne
et de Val-Libre.
Une communauté protestante relativement nombreuse a
existé à Estissac et dans ses environs, sous l'Ancien Régime et au XIXe siècle.
La commune d'Estissac était d'ailleurs dotée d'un temple protestant au XIXe
siècle.
*Pierre
Séguier
« D'azur au chevron d'or accompagné de deux étoiles de même en chef, et un mouton tranquille d'argent en pointe »
Descendant de Jacques Cœur, Pierre II Séguier,
seigneur d'Autry (seigneurie du Vieux-Château), comte de Gien, baron de Villemor et seigneur de Saint-Liébault,
est fait duc de Villemor (en janvier 1650). Il est fils de Jean Séguier et
petit-fils du magistrat Pierre Ier Séguier (1504-1580), issu d'une famille
réputée de juristes originaire de Saint-Pourçain-sur-Sioule, malgré ses
prétentions à se rattacher à une famille féodale homonyme originaire quant à
elle du Quercy. Son père, Jean Séguier, seigneur d'Autry, occupait les
fonctions de lieutenant civil de Paris au moment de sa mort prématurée en 1596.
Pierre Séguier, d'abord élève du collège des jésuites de La Flèche, fut élevé par son oncle, Antoine Séguier (1552-1624). Il épouse Madeleine Fabry, avec qui il eut :
Marie Séguier (1618-1710), qui épouse le neveu de
Richelieu, Pierre César de Cambout, marquis de Coislin et lieutenant des armées
du Roi, puis qui épouse en secondes noces Guy de Laval-Bois-Dauphin. Elle sera
la mère du cardinal d'Orléans, Pierre IV du Cambout de Coislin.
Charlotte Séguier (1622-5 juin 1704), qui épouse en
1639 Maximilien III de Béthune, duc de Sully, puis, en 1668, Henri de
Bourbon-Verneuil.
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