TAPISSERIES DE LA DAME À LA LICORNE XVe siècle
Musée de Cluny
Le Toucher, le Goût, l’Odorat, l’Ouïe et la Vue… et
une sixième pièce, avec une tente bleue et l’inscription mon seul désir :
immédiatement reconnaissables, les tapisseries qui forment la tenture de la
Dame à la licorne sont parmi les œuvres les plus célèbres des collections du
musée de Cluny.
![]() |
Le miroir de la connaissance : Connais toi toi-même |
Les armoiries, de gueules (rouge) à la bande d’azur (bleu) chargée de trois croissants d’argent (blanc) ont permis d’identifier la famille qui a fait tisser ces pièces : les Le Viste, originaires de Lyon, mais possédant des terres en Bourgogne et des résidences parisiennes. L’identité du commanditaire reste l’objet de débats : ce serait soit Jean IV Le Viste, mort en 1500, soit son neveu Antoine, mort en 1532, deux personnages de l’époque des rois de France Charles VIII et Louis XII, pourvus de charges dans la haute administration du temps.
Les modèles des femmes et des animaux à grande
échelle ont été dessinés par le peintre Jean d’Ypres. Actif à Paris de 1489 à
1508, il est connu comme enlumineur au service de la reine Anne de Bretagne et
comme auteur de modèles pour des vitraux ou pour des gravures illustrant des
livres imprimés. Les plantes et les animaux ont pu être tissés à partir de
modèles détenus dans les ateliers des liciers. Le tissage est très soigné,
voire virtuose, mais le lieu de production des tapisseries n’est pas connu.
Elles peuvent provenir des métiers à tisser implantés aux Pays-Bas méridionaux,
dans des villes comme Bruxelles ou Tournai, mais elles pourraient tout autant
être l’œuvre des liciers parisiens.
![]() |
Le Singe est une caricature du MOI |
Un sentiment de paix et d’harmonie se dégage des six tapisseries. On y voit peu d’objets et d’accessoires, tandis que les vêtements et les bijoux sont décrits avec attention. Les végétaux et les animaux sont partout représentés, tantôt stylisés, tantôt inspirés par l’observation directe.
N° Inventaire : Cl. 10831 à 10836
Hauteur : 311 à 377 cm
Largeur : 290 à 473 cm
Complément d'information sur le lieu : Lieu de
production : Paris (réalisation des cartons)
Périodes : 4e quart du 15e siècle; 1er quart du 16e
siècle
La connotation ésotérique et alchimique est exprimée
principalement par la présence de la Licorne mais aussi par d’autres symboles,
Miroir, singe, Lion, Arbres fruitiers, etc et bien sûr par les trois croissant
d’argent portés sur l’étendard qui figure sur la tapisserie la plus connue, là
où une Licorne contemple son image dans le miroir que lui tend la Dame. On
remarquera la « complicité hermétique » qui unit ces croissants de
lune au miroir.
Conclusion philosophie ou devrait-on dire « hermétique » de la succession des tableaux précédents
La sixième tapisserie connue sous le vocable « à mon seul désir », représente le « Moi Intérieur, l’Esprit », alors que les 5 sens n’appartiennent qu’à la matière.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire