jeudi 9 mai 2024

Les Rois Mages


Les Rois Mages
Peintre verrier – Hermann de Munster
Eglise Sainte Ségolène de Metz
Vers 1380-1390

Verre et plomb, peinture à la grisaille, jaune d’argent

Prêt du musée lorrain de Nancy et de la société d’histoire de la Lorraine à la Cité du Vitrail de Troyes.

Les noms de peintres verrier du XIVe siècle associés à quelques éléments de biographie sont peu nombreux à nous être parvenus.

Celui d’Hermann de Munster est une exception notable pour le monde germanique ; il travailla aux vitraux de la cathédrale de Metz à partir de 1381, pour laquelle il est officiellement nommé « peintre verrier » dans les archives. Il est en fait le premier « peintre verrier » à être mentionné par les archives du chapitre de la cathédrale Saint-Étienne de Metz. Le 29 août 1381, il se voit allouer une pension viagère de 22 livres, pour l'exécution du vitrail du « grand O ».

 Le financement de ces travaux est permis par le cardinal Guillaume d’Aigrefeuille, légat de l’antipape Clément VII, qui réorganise alors le chapitre de Metz. Trois ans plus tard, le 2 mai 1384, une commission est chargée de traiter avec Hermann du prix de la rosace et de « ceu qui y apant ».

 Hermann demande des directives au chapitre en décembre 1384, preuve qu'il travaille encore sur les vitraux de Metz. En août 1385, le chapitre emprunte 420 livres pour régler « l'ovraige des varrières de l’O et des fenestres appartenans et despendans dou dit O », ce qui semble indiquer que les travaux sont à cette date terminés.

 En 1388, Hermann achète une maison à Metz, place de Chambre, où il meurt en mars 1392. Preuve de sa notoriété et de la reconnaissance des chanoines, le droit de sépulture lui est accordé dans la cathédrale même. Une épitaphe, retrouvée dans la première travée du bas-côté nord, indique :

 

CI DEVANT GIST

MAISTRE HARMAN LI VALRIER

DE MUNSTERE AN WAILTEFALLE,

ET FIST LE GRANT OZ DE CEANS,

QUI MORUT LE JOR DE LA NOSTRE DAME

EN MARS M.CCC.IIIIXX et XII.

 

Il est aussi l’auteur de cet ensemble de vitraux pour l’église Sainte-Ségolène de Metz vers 1380-1390. On reconnait sous de grands dais architecturés très allongés, deux rois mages, venus rendre hommage à l’Enfant Jésus en lui apportant de précieux cadeaux : 

Gaspard à droite porte un ciboire contenant l’encens et 

Melchior à gauche tient un pot rempli d’or.

Le panneau central, manquant, devait représenter Balthazar apportant la myrrhe.

Tous trois se dirigent vers la gauche où l’on devait trouver une fenêtre présentant la Sainte Famille.


Panneau Gauche : Melchior


Panneau Droit : Gaspard


 Les silhouettes longilignes des personnages, la coquetterie des pieds et coudes sortant du cadre – qui créent une profondeur – l’utilisation du jaune d’argent qui enrichit encore cette composition précieuse sont autant d’éléments propres au travail de cet artiste.



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