Le territoire de Saint-Léger-sous-Margerie, du canton de Chavanges, est baigné en son milieu par le Meldançon, affluent de l’Aube. Sur la rive droite, au nord de la localité, au lieudit « Le Chemin de Corbeil », on a trouvé vers 1825, un cercueil de pierre.
En 1911, des fouilles
faites à l’ouest dudit chemin ont révélé des sépultures avec quelques objets
tels que poteries, armes, verreries, perles de verre, qui sont de l’époque
mérovingienne. Ces découvertes et d’autres plus récentes, rappellent
l’emplacement de la « Trochiniaca curtis », où l’abbaye de
Montier-en-Der possédait une ferme avec une église au temps de Charles le
Chauve.
L’église actuelle en bois
et torchis et l’agglomération sont construites sur la rive gauche du
Meldançon. Le village a pris le nom du patron de la paroisse confiée au
XIe siècle à l’abbaye de Montier-en-Der.
On retrouve
l’histoire seigneuriale de Saint-Léger-sous-Margerie au XIIe siècle.
En 1177, Thibaut de Pougy, chevalier, fils de Pierre, figure parmi les
témoins d’une charte de Mathieu, évêque de Troyes au profit de l’abbaye de la
Chapelle-aux-Planches, est dit « de Saint-Léger ».
Après lui apparaît Gui de
Pougy, témoin d’une charte de Simon de Beaufort donnant à l’abbaye de
Boulancourt 20 sols à percevoir sur ses cens d’Outines (petit village
proche du lac du Der), pour l’entretien d’une lampe. Il y est
qualifié seigneur de Saint-Léger en 1201, et figure quelques
années plus tard dans une liste des vassaux de la châtellenie de Rosnay.
Un de ses fils, Renaud est
dit de saint-Léger en 1218.
Un autre Gui de
Saint-Léger, chevalier, est témoin en 1314 d’une charte en faveur de
l’abbaye de La Chapelle-aux-Plantes.
En 1366, on voit
Gobert, seigneur de Sainte Livière, époux d’Isabelle de
Saint-Léger et Milet de Saint-Léger, écuyer, vassaux du comte de
Vertus, de la châtellenie de Rosnay, qui lui a été attribuée par le roi Jean le
Bon en 1361.
On s’aperçoit
que Saint-Léger relève à la fois de Rosnay et de Dampierre. Milet de
Saint-Léger apparait comme vassal de Hue de Chatillon en 1376.
En 1395, Marie,
veuve de Milet de Saint-Léger est remariée avec Nicolas de
Flancancourt.
Saint-Léger-sous-Margerie appartient
en 1494 à Jean de Mertrus époux de Jeanne de Champigny,
dame de Saint Ouen.
En 1509, Jean II
déclare tenir du Seigneur de Dampierre la moitié et la basse-cour de
Saint-Léger : 20 maisons, granges, étables, le tout fermé de fossés, 360
journaux de terre…
Jean III écuyer, fils du
précédent, en 1533, tient du Comte de Vertus un quartier du finage de
Saint-Léger, dont 14 maisons.
En 1572, le sieur de Renty « avait dressé une église réformée au lieu de Saint-Léger-sous-Margerie, village appartenant à ses enfants à cause de leur mère décédée ».
En 1590, le château de son
fils Jacques de Renty est pourvu d’une garnison.
En 1593, il fait abattre
les guérites de sa maison de Saint-Léger. La garnison promet au roi et au duc
de Nevers gouverneur de Champagne de garder la place contre les ligueurs et de
démolir une partie des fortifications.
En 1626, Antoine de
Mertrus est seigneur de Saint-Léger.
Le pays, en 1651-1652,
subit à plusieurs reprises le passage des troupes et connait « les routes
défoncées par les équipages d’artillerie, le pillage, l’incendie ».
Informé de ces faits, Antoine de Mertrus intervient auprès du vicomte de
Turenne, maréchal de France, qui lui délivre une lettre de sauvegarde en date
du 18 novembre 1652 : « Nous prenons la protection et sauvegarde
du roi le village de Saint Léger appartenant au Sieur de Saint Léger, les
fermiers et habitants, leurs grains, meubles, bestiaux, fourrages et
généralement, tout ce qui est à lui, défendant très expressément à tous ceux
qui sont notre charge et commandement d’y loger, piller, fourrager, d’y prendre
ni enlever aucune chose sous peine aux contrevenants d’être punis et châtiés
exemplairement ».
En 1674, la
terre de Saint-Léger appartient à Claude VI de Mertrus Saint Ouen, qui
sera inhumé dans la chapelle de son château de Saint Ouen en 1707. N’ayant pas
eu d’enfant de son mariage avec Anne Elisabeth de Mertrus sa cousine,
Claude donne Saint Léger en 1744 à sa sœur Louise Renée, épouse de
Edme Marchand de Criston, capitaine et gruyer du duché de Piney, qui est dit
seigneur d’Auzon, de Montaulin, Saint-Léger, Monbrost et autres lieux.
En 1778,
la seigneurie de Saint Léger est vendue à Jean-Baptiste Vauthier,
conseiller du roi, maître particulier honoraire des Eaux et Forêts de
Troyes.
En 1789, le titulaire est
Pierre Gilles Chanlaire, écuyer, avocat au parlement.
Telle se présente la seigneurie
de Saint Léger sous Margerie avec sa maison forte construite à proximité
d’un pont, son territoire réparti entre deux seigneuries plus
importantes et le menu fief qui en dépendait, en dehors du finage.
Jean-Baptiste Vauthier,
son dernier possesseur deviendra administrateur du département de
l’Aube en 1790. Son gendre Pierre-Louis Paillot dit Paillot de Saint Léger fera
carrière à Troyes dans la magistrature.
En 2024 le nombre d’habitants est de 54 à Saint-Léger-sous-Margerie.
L’église Saint Léger de Saint Léger sous Margerie est
une superbe église champenoise à pans de bois datant de 1492, et qui en fait
l’une des plus anciennes du territoire.
Son aspect actuel est dû à plusieurs
transformations. Aujourd’hui, deux parties bien distinctes peuvent être
observées. Le chœur à six pans et l’extrémité de la nef accompagnée de
bas-côtés ont été édifiés à la fin du XVème siècle. La partie occidentale de la
nef fut profondément remaniée et percée de hautes fenêtres au XVIIème siècle.
Le clocher est de la même époque.
Il est surprenant que la précieuse et charmante
église paroissiale de Saint-Léger n’est été inscrite à l’inventaire
supplémentaire des Monuments historiques qu’en 1987. C’est l’une des églises à
pans de bois du département de l’Aube les mieux conservées. L’autel et son
retable portent la date de 1729, mais l’église pourrait être un peu plus
ancienne. Cet édifice, construit sur un plan en croix latine, a subi en 1870
l’ablation de ses bas-côtés que des poteaux de bois séparaient de la nef. Un
cimetière avec son enclos entourent l’église.
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