Château de Montabert
Ce bien restera pendant environ 130 ans propriété de cette illustre famille, dont Jacques-Nicolas Paillot de Montabert sera le membre le plus célèbre, puisqu'il deviendra un peintre et artiste reconnu, et notamment pour la rédaction d'un traité complet de la peinture.
Le château se Montabert se situe sur la commune de Montaulin à environ 17km au Sud-Est de Troyes.
Acquis en 1837 par Jules Savoyes, le petit château
de Montabert fut détruit par un incendie et remplacé par une grosse maison
bourgeoise. Le château sera rasé en 1860 par la famille Savoie, qui
entreprendra ensuite sa reconstruction, 3 ans après, dans le format qu'on lui
connait actuellement, avec sa tour centrale à trois étages.
Dans les années 90 le propriétaire est M. Boutiton,
(Marchands de biens immobiliers). Dans les années 2000 un crime sanglant à lieu
dans le château. (voir ci-dessous).
Puis, le domaine change de main pour devenir, actuellement une maison d'hôtes, entourée d'un parc exceptionnel de 14 hectares, fleuri et arboré de centenaires. Le tout est entièrement refait et réaménagé.
Meurtre
au Château
Enregistrement
d’une mise à mort
Le 27 juillet 2003, dans son château de Montaulin, Jean-Claude Boutiton, 52 ans et Fatira, sa compagne, 34 ans, dînent en tête à tête. Ensuite, Boutiton, s’enferme dans son bureau pour travailler, pendant que Fatira s’endort dans une chambre voisine.
Vers 23 heures, 6 individus
escaladent le mur d’enceinte du domaine et s’introduisent dans le château. Ils
s’emparent du châtelain, le traînent à moitié assommé par des coups, et font
irruption dans la chambre.
Fatira se réveille en sursaut. Ils l’arrachent du lit, la jettent à terre et commencent à la massacrer à coups de poing et à coups de pied sous les yeux de son compagnon. C’est à ce moment que, dans la bousculade générale, le téléphone portable de la jeune femme, posé sur la table de nuit, tombe, et le portable se met en route sur la position magnétophone.
Dès lors, il commence à enregistrer la scène d’épouvante qui se déroule dans la
chambre.
On entend le bruit des coups, les cris de Fatira, ses supplications, les hurlements aussi de Jean-Claude Boutiton, et, soudain, un prénom, lâché par ce dernier : " Youssef ! ". De qui s’agit-il ?
D’un des agresseurs, ou de l’homme à tout faire du châtelain, qui se prénomme justement Youssef ?
Nul ne le sait. Et les coups continuent. Et les cris. Et les gémissements de plus en plus faibles de Fatira.
De toute évidence, les individus ont l’intention de la frapper jusqu’à la mort, sous les yeux de Jean-Claude Boutiton,
Que veulent-ils ? La combinaison d’un coffre ? Mystère. Mais Jean-Claude ne cède pas.
A un moment, l’un de ceux-ci, entre deux volées de coups, hurle : "Tu vas cracher ? "
Mais Boutiton ne crache pas.
Alors, dans une ultime tentative pour le faire craquer, l’un des bourreaux serre le cou de Fatira. Après l’avoir étranglée, ils entraînent Jean-Claude dans une autre pièce et recommencent à le torturer jusqu’à le laisser lui aussi pour mort.
Il ne parlera pas.
Le portable de la jeune femme enregistre la longue et cruelle agonie de celle-ci, jusqu’à ses derniers râles, jusqu’au silence.
Il est minuit.
Les six bourreaux quittent le château après y avoir
tout saccagé et volé quelques objets. Ils font aussi main basse sur la Mercedes
de Jean-Claude Boutiton.
Dans la matinée du 28 juillet, les gendarmes de Rosières sont prévenus par le jardinier du château de Montaulin qu’un drame s’est produit pendant la nuit.
Le châtelain, dans le coma, réanimé à
grand-peine, ne peut plus s’exprimer. Il ne se souvient pas de la nuit
d’horreur qu’il a vécue. Les gendarmes ne pourront jamais recueillir sa
déposition. Parmi les pièces à conviction essentielles, il y a ce portable
découvert par terre dans la chambre. Malgré leur écœurement, les enquêteurs
écoutent et réécoutent l’enregistrement et l’analysent avec la plus grande
minutie.
Qui s’est introduit, ce 27 juillet au soir, dans la
propriété de M. Boutiton ?
Les gendarmes commencent leurs investigations. Les personnalités de Jean-Claude et de sa compagne, Fatira Sbaghi, sont passées au crible.
Jean-Claude Boutiton, ancien conseiller en placements financiers, a
beaucoup travaillé aussi dans l’immobilier. Fatira, divorcée, d’origine
marocaine, vit avec lui depuis trois ans. Jean-Claude Boutiton reçoit beaucoup
et travaille sans arrêt. Sa société de "Support juridique de
programmes", spécialisée aussi dans " l’Administration d’entreprises",
a fait récemment faillite, mais il est sur le point de concrétiser un projet
juteux : la réalisation d‘un aéroport de fret dans la région de Troyes.
Un an après le cauchemar, Jean-Claude est encore
incapable d’évoquer ce qui s’est passé. Reste le téléphone portable de Fatira.
Reste ce prénom crié par le châtelain :Youssef ! S’agit-il de l’homme à tout
faire de Jean-Claude Boutiton ? Il ne semble pas.
L’enquête va piétiner jusqu’à ce qu’en janvier 2004
surgisse un témoin surprise, une femme qui, pour des raisons de sécurité,
dépose anonymement.
Au matin du 28 juillet 2003 (donc quelques heures
après le crime), elle part en voiture à son travail vers 6 heures du matin,
quand elle voit quatre individus en train d’en poursuivre un cinquième, lequel,
à un moment, se retourne et crie :" Je vais vous balancer ! ".
Dans la rue, derrière des parkings, les gendarmes
découvrent des cendres d’objets à demi calcinés, une paire de lunettes, un
porte cartes… volés au château.
Sur un fichier de photos de suspects que lui
présentent les gendarmes, la jeune femme qui dépose sous X, en reconnaît trois
formellement : Kader, Mikaël, et Malik.
Interpellés aussitôt à leurs domiciles et placés en
garde à vue, les trois hommes protestent de leur innocence. Toutefois, la
Mercedes volée au châtelain est retrouvée non loin du domicile de Kader.
Par ailleurs, les gendarmes hésitent à remettre en
liberté Mikaël, qui, pour la nuit du crime, dispose d’un alibi en béton. Selon
cet individu, Kader aurait participé au crime, mais pas Malik. A la place de
celui-ci, Mikaël désigne deux autres individus qui sont appréhendés. Tous ont
des alibis. Mikaël parle aux gendarmes du " gang Bensliman " : "
Tout le monde sait que c’est les gars de Bensliman qui ont fait le coup ",
affirme-t-il. Cela ne l’empêche pas de continuer à croupir comme les autres à
la maison d’arrêt de la rue Hennequin de Troyes.
Les gendarmes procèdent à un nouveau coup de filet
dans le " gang Bensliman " en juin 2004.
Cinq individus sont arrêtés et finissent par passer
des aveux complets, mettant hors de cause les précédents suspects, mais ils
refusent d’en dire les raisons.
16/11/2011, la personnalité d’Aklan Ramazan a été
évoquée.
L’accusé a pour le moins que l’on puisse dire une
attitude déconcertante à la barre. Il parle d’une voix très basse et esquisse
des sourires.
L’homme âgé aujourd’hui de 26 ans en avait tout
juste 18 au moment des faits. La cour essaie d’en savoir plus sur lui, son
enfance, sa famille originaire de Turquie. Il est arrivé en France à l’âge de 7
ou 8 ans. C’est à l’adolescence que les choses dérapent. Il est accusé de viol
à l’âge de 17 ans. L’avocat général liste les condamnations pour des affaires
de vol surtout.
Finalement on en saura assez peu sur le profil
psychologique du prévenu. Tour à tour un peu naïf, gamin. Le Président lui
lance : « vous êtes devant une cour d’Assise ». Aklan ne semble pas comprendre
la gravité des faits.
Lors de cette audience, les 5 complices déjà jugés
et qui avaient « chargés » Ramazan Aklan par le passé, l’ont au contraire
dédouané. C’était donc un petit jeu de « c’est pas lui c’est moi ».
Un des condamné à effectivement dédouané Aklan. Ali
BenSlimane à la barre expliquait : « je suis allé dans la chambre, j’ai pris
Fatira Sbaghi par le cou. Je l’ai frappé violemment à coups de poings sur la
tête ». La victime décèdera ensuite.
Une version qui à peu convaincue les jurés.
Ramazan Aklan, lors du premier procès avait été
condamné à perpétuité avec une peine de sureté de 18 ans.
18/11/2011 Ramazan Aklan condamné à 16 ans de prison
Seul sur le banc des accusés, Ramazan Aklan
comparait depuis lundi pour meurtre et tentative de meurtre, 8 ans après ce
cambriolage qui avait très mal tourné. Le jeune homme avait pris la fuite en
Turquie et était absent lors des 2 premiers procès lors desquels ses complices
ont été condamnés. Rattrappé par la justice turque, il est incarcéré en France
depuis 2010.
Jean-Claude Boutiton est depuis l’attaque devenu tétraplégique,
ne pouvant se déplacer qu’en fauteuil roulant, et n’ayant plus toute la faculté de
la parole.
Merci pour ce reportage sur cette affaire tragique que je découvre.
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