De Brienne à Chavanges, à
droite de la route, entre Rosnay-l’Hôpital et Montmorency-Beaufort, une vaste
métairie n’est autre que l’ancien domaine des de Vaveray, seigneurs des
Presles. Elle se composait primitivement de 2 fermes : l’une
appelée Presle-Vieux, l’autre désignée sous le nom de Presle-Neuf,
sans doute parce qu’elle était de construction plus récente. Elle mouvait en
plein fief des comtes de Rosnay qui, dans la suite, en devinrent les
uniques propriétaires.
Deux fontaines jumelles, produites par les
infiltrations des collines légèrement ondulées de la Champagne crayeuse, coulent
près des bâtiments d’exploitation. Ces deux fontaines, distantes l’une de
l’autre d’environ 5 mètres, coulent sans jamais tarir. Elles surgissent
d’une sombre et mystérieuse cavité naturellement creusée dans les flancs d’un
léger monticule. Leurs eaux parcourent, fraîches et limpides, l’espace d’une
cinquantaine de mètres dans une sorte de vallon suisse en miniature, contournant
la maison de maître, et après s’être fusionnées en un réservoir où les bestiaux
s’abreuvent, elles s’échappent en un seul ruisseau qui va se jeter dans la
rivière, non loin d’un vieil étang. Si l’on en croit la légende, elles auraient
été vénérées jadis comme miraculeuses par les populations de cette
contrée que défrichèrent les moines du Der.
Ces derniers possédèrent longtemps, en qualité
d’église prieurale, la chapelle du château des anciens comtes de Rosnay, sous
la dénomination de crypte. Plusieurs fois, disent les Annales monastiques,
ils vinrent en pèlerinage dans ce sanctuaire souterrain, consacré par
les merveilleuses guérisons qu’y opérèrent Thomas Becket, archevêque
de Cantorbéry, et saint Bernard, abbé de Clairvaux. Les fervents cénobites
stationnaient près de la double fontaine des Presles, non seulement pour s’y
désaltérer, mais pour s’y recueillir dans la prière.
Rien de plus édifiant et de plus laborieux que la vie de ces frères. Leur chef unique, appelé maître, les éveillait avec une clochette, dès la pointe du jour, puis, la prière dite en commun, tous s’en allaient, les uns garder les troupeaux, les autres conduire les charrues, ceux-ci faucher les herbes, ceux-là moissonner les blés. Il ne restait que le frère hospitalier, dont la mission principale était de recevoir les étrangers et les pauvres. Le maître, au retour des champs, sonnait sa clochette pour appeler les convers au réfectoire. Là, revêtus du manteau et du capuce, ils mangeaient sans mot dire, les mêmes mets qu’au monastère, mais en plus grande quantité.
Après le repas, ils regagnaient gagner leur pain à la sueur de leur front. Leurs travaux s’accomplissaient, l’après-midi comme dans la matinée, au milieu d’un rigoureux silence. Ils étaient interrompus seulement par le signal que donnait le prieur, en frappant dans ses mains, tantôt pour accorder un instant de repos, tantôt pour inviter les ouvriers à offrir à Dieu leurs rudes labeurs. Tous alors, appuyaient leurs têtes chauves sur le manche de leurs charrues ou de leurs bêches, dans une attitude méditative.
Lorsque l’un d’entre eux, par excès de fatigue ou par défaillance naturelle, tombait de lassitude, il demandait au prieur la permission de se retirer à l’écart. Il s’y tenait accroupi par terre, ramenant son capuce sur son visage comme pour s’humilier de sa misère et gémir de son impuissance. La journée finie, un dernier signal annonçait la rentrée au logis.
Tous revenaient deux à deux et, en franchissant le seuil de la porte, ils remettaient leurs outils au prieur, à l’exception des sarcloirs, de fourches, des râteaux et des faucilles qu’ils devaient conserver au dortoir, près de leurs lits, qui ne consistaient qu’en une paillasse avec quelques peaux de moutons, cousues ensemble, pour couvertures.
Ces frères convers, qui furent probablement les premiers cultivateurs de la ferme des Presles n’étaient que des auxiliaires agricoles que s’était agrégé l’abbaye de Montiéramey. Ils participaient à tous les avantages temporels et spirituels de la communauté. Ils ne différaient des religieux profès qu’en ce qu’ils laissaient croître leur barbe, revêtaient des habits de couleur tannée et prononçaient des vœux simples.
La plupart étaient des fils de pauvres laboureurs, de malheureux
artisans ou de serfs persécutés, qui se dérobaient ainsi au despotisme féodal.
Les fils des barons, des chevaliers, des écuyers, composaient la majorité des
religieux profès. Ceux-ci, par leurs rapports intimes avec les frères convers,
qui servaient d’intermédiaires entre le cloître et le monde, reliaient les deux
extrémités sociales chrétiennement égalisées au sein des institutions
monastiques.
Le
domaine des Presles appartint successivement aux diverses familles nobles de la
région limitrophe des départements de l’Aube et de la Marne. La plus influente,
après celle des puissants comtes de Rosnay, fut la famille de
Vaveray dont l’origine, dit-on, remonte au temps des Croisades.
On
trouve Guillaume de Vaveray, seigneur de Morambert, Nicolas Vaveray,
gentilhomme du duc d’Aumale, un autre Nicolas de Vaveray, pourvu de
l’office de bailli de Montmorency-Beaufort par la princesse Catherine de
Clèves, René de Vaveray, bailli-capitaine de Rosnay, qui vivaient vers
1590.
Au commencement du XVIIe
siècle, la seigneurie de Presles tomba entre les mains de ce dernier.
Lors de la révocation de l’Edit de Nantes, en octobre 1685, les de Vaveray, seigneurs des Presles, s’efforcèrent de convertir au catholicisme plusieurs familles protestantes qui se virent dans la douloureuse alternative d’abjurer ou de s’exiler.
En effet, le 27 novembre 1685, Françoise d’Anneau,
veuve de l’écuyer Charles de Bégat, seigneur de Chalette, et damoiselle
Marguerite de Bégat, sa fille, abjurèrent publiquement dans l’église
paroissiale de Rosnay, en présence de l’abbé du monastère de Huyron, fondé de
pouvoir du vicaire général Vinot, official du diocèse de Troyes. Le 29
novembre, 10 autres nobles de la contrée, abjurèrent également.
Les
seigneurs des Presles occupèrent des postes honorables dans cette
circonscription judiciaire.
(Aube) : actes de vente, accords aveux et dénombrements. Vente par Henri de Clermont, duc de Piney-Luxembourg, à Antoine de Rosnay, seigneur de Ville-au-Bois, de la justice de Remy-Mesnil, moyennant 850 livres (23 août 1639).
Bail du grand étang de Remy-Mesnil, par Gabrielle Desboves femme de Ferry de Choiseul, vicomte d'Hostel, à Jacob Hurtot, moyennant 450 livres par an (1642).
Transaction entre Ferry de Choiseul, vicomte d'Hostel, et Juste de Tancé, seigneur de la Mothe, seigneur de Ville-au-Bois et Remy-Mesnil (1646).
Acquêt par Claude de Vaveray, seigneur de Saint-Genis, sur Ch.-Josph de Ravenel, fils de J. de Ravenel, comte de Vindé, et de Francoise de Menardeau, du fief et seigneurie de Remy-Mesnil, moyennant 8 000 livres (28 décembre 1694).
Procès-verbal de visite des bâtiments de Remy-Mesnil (1695).
Saisie réelle de la terre de Remy-Mesnil (1696).
Aveu et dénombrement rendu par Claude de Vaveray au comte de Rosnay, du fief de Remy-Mesnil (7 septembre 1699).
Foi et hommage par Samuel de Vaveray, héritier de Claude de Vaveray, son père (15 juin 1717).
Aveu et dénombrement par François de Chiéza,
curateur de Samuel de Vaveray, à J.B. Dumet, comte de Rosnay (18 août 1722) ;
idem par Jacques Le Blanc de Maisons, pour sa part et portion de Remy-Mesnil
(25 septembre 1739).
Charles Nicolas De Vaveray né le 05 Mai 1699 à Rosnay [L'Hôpital, Aube]
Famille proche :
Fils de seigneur d'Aulnay Dronay et Montois Charles
De Vaveray de Menonville et Elisabeth De Vaveray de Menonville
Frère de Seigneur d'Aulnay Jean Baptiste De Vaveray
de Menonville; Elisabeth De Vaveray; Claudine De Vaveray et Charles Gaspard De
Vaveray
Demi-frère de Hugues de Longeville et Antoinette de
Bruny né le 07 November 1660 à Rosnay décédé le 24 Février 1745
Famille proche :
Fils de seigneur de Presle Leon De Vaveray et Anne
De Vaveray
Époux de Elisabeth De Vaveray de Menonville
Père de Seigneur d'Aulnay Jean Baptiste De Vaveray
de Menonville; Elisabeth De Vaveray; Claudine De Vaveray; Charles Nicolas De
Vaveray et Charles Gaspard De Vaveray
Frère de Antoine De Vaveray; Claude De Vaveray et
Angelique De Vaveray
Demi-frère de Claude du Gretz; Pierre du Gretz;
Antoine du Gretz; Francois du Gretz; Louis du Gretz et 1 autre
Capitaine et gruyer au comté de Rosnay
Elisabeth De Vaveray de Menonville (de Mauger) née en 1663 décédée le 30 Avril 1724
Famille proche :
Fille de Seigneur de la Poterie Jacques de Mauger et
Renee de Mauger
Épouse de Pierre de Longeville et seigneur d'Aulnay
Dronay et Montois Charles De Vaveray de Menonville
Mère de Hugues de Longeville; Antoinette de Bruny;
Seigneur d'Aulnay Jean Baptiste De Vaveray de Menonville; Elisabeth De Vaveray;
Claudine De Vaveray et 2 autres
Seigneur d'Aulnay Jean Baptiste De Vaveray de
Menonville né le 04 Octobre 1694 à Rosnay L'Hôpital, Aube, décédé le 12
November 1771 à Brienne Le Château, Aube,
Famille proche :
Fils de seigneur d'Aulnay Dronay et Montois Charles
De Vaveray de Menonville et Elisabeth De Vaveray de Menonville
Époux de Louise De Vaveray de Menonville
Père de Louis Gaspard De Vaveray de Menonville;
Seigneur de la Péreuse et de Drosnay Pierre De Vaveray de Menonville de la
Pereuse; Edme De Vaveray de Menonville de Monnoir; Pierrette Elisabeth De
Vaveray de Menonville; Alexandre Jean Baptiste De Vaveray de Menonville et 1
autre
Frère de Elisabeth De Vaveray; Claudine De Vaveray;
Charles Nicolas De Vaveray et Charles Gaspard De Vaveray
Demi-frère de Hugues de Longeville et Antoinette de
Bruny
FICHOT —Statistique monumentale du
département de l'Aube.
D'ARBOIS de JUBAINVILLE —Répertoire
archéologique.
ROSEROT DE MELIN (Mgr Joseph) —Le
diocèse de Troyes, des origines à nos jours.
BONNARD (Mgr J. Dieudonné)- mon
parrain - archives des diocèses de Troyes-Langres
BEAUCHAMP (Louis A. Marquis de) mon
aïeul – archives familiales
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