Rosnay, qui aujourd’hui n’est plus qu’un fort joli village,
était après Troyes, il n’y a que quelques siècles encore, « une des petites
villes les plus étendues et les plus fortes de toutes celles qui, dans un rayon
circulaire de 8 ou 10 lieues, entouraient cette dernière ». Ceinte de murs,
environnée de larges et profonds fossés, elle était encore défendue par des fortifications.
On y entrait par trois portes ayant chacune leur faubourg particulier et dont
les noms, transmis de génération en génération, sont encore connus des
habitants, qui en indiquent l’emplacement, les déclinent sous les dénominations
de Saint-Nicolas, de Saint-Sauveur et de Champagne. Le premier se trouvait au
sud et conduisait à Brienne, le second, à l’ouest, menait par la traverse à
Lesmont et à Troyes, le troisième, au nord ou nord-nord-est, était dirigé sur
Vitry-le-François.
L’emplacement de l’ancienne ville est occupé par quelques bâtiments, granges, écuries, enclos, jardins, et représentait, comme toutes les anciennes cités et selon l’usage des premiers siècles, un carré fort resserré. Le soc de la charrue, le déblaiement, la démolition d’anciens bâtiments ou la reconstruction de nouveaux, exhument souvent les débris de quelques antiques habitations.
Les habitants croient, d’après ce que leur ont raconté leurs ancêtres, que cette ville possédait de vastes et profonds souterrains, qu’il en existe même encore, ou on a autrefois retrouvé des cadavres qui, lorsqu’ils étaient encore en vie, s’y étaient sans doute retirés au moment de quelque siège, pour éviter les cruautés d’une soldatesque indisciplinée, inhumaine et barbare. On aperçoit encore de cette antique cité, l’emplacement des fossés, déjà en partie remplis et presque effacés. Cela atteste, après des siècles, aux générations les plus éloignées de ces temps de barbarie, qui se succèdent alternativement, son antiquité, son rang, sa gloire et ses malheurs, enfin ce qu’elle fut autrefois.
On doit placer, au nombre des causes qui ont fait descendre Rosnay au rang de
simple village, les incursions des Huns, des Vandales, des Normands, et autres
anciens peuples barbares qui pendant si longtemps ont porté leurs ravages dans
les Gaules, même sous les Romains, surtout vers la décadence de leur empire, et
sous les premiers règnes de leur empire, et sous les premiers règnes de notre
monarchie, les maux, les désastres horribles qui en furent les terribles
conséquences, et dont notre Champagne fut tant de fois victime.
Autre cause, les différents partis qui, sous les règnes de Louis IX, Jean 1er, Charles V, Charles VI, Charles VII, Louis XI, François 1er, Charles X, Henri III, Louis XIII, désolèrent la France, ceux surtout de 1356, que pendant la détention du roi Jean en Angleterre, Charles le Mauvais, roi de Navarre, surent y faire naître et y entretenir.
Cause aussi de l’invasion de la Champagne sous François 1er, par Charles Quint, qui parvint jusqu’à Vitry, et aussi les dissensions odieuses qu’après la mort de Henri IV on vit s’élever sous la régence de Marie de Médicis, pendant la minorité de Louis XIII, entre les grands et le gouvernement.
Causes également, non moins terribles, non moins
sanglantes, nées de l’ambition de la rébellion féodale contre le trône, dans
lesquelles se guerroyant elles-mêmes, et enfin, à cause de nos guerres de
religion dirigées, conduites par une odieuse intolérance.
Il y avait deux foires annuelles, à la Saints-Jacques-et-Christophe, 25 juillet et à la Saint-Thomas de Cantorbery, le 29 décembre. Elles se tenaient en la halle qui appartenait au seigneur ainsi que le pressoir. Rosnay a conservé ses foires et marchés, jusque vers la fin du XVIIe siècle. Il était compté au nombre des bourgs, et les possédait encore.
Vers 1790, ayant obtenu leur rétablissement, une
halle nouvelle devait remplacer celle que les malheurs du temps avaient
détruite. Mais, « 3 ou 4 habitants (noms connus de leurs compatriotes) des plus
aisés, et par conséquent des plus prépondérants, qui, peu d’années après, se
trouvaient à la tête de l’administration, employèrent tous leurs efforts pour
les faire tomber, en provoquant leur suppression définitive ».
Le surnom de l’Hôpital, donné à cet endroit, lui
vient d’abord d’une maladrerie, qu’Henry de Luxembourg, prince de Tingry, comte
de Ligny et de Rosnay, y fonda au commencement du XVIIe siècle, et plus encore
peut-être de l’acquisition que fit le maréchal de l’Hôpital, de la terre de
Rosnay, en 1640.
Son église de l'Assomption-de-la-Vierge, classée MH
depuis 1846 se trouvait dans l’ancien château-fort, a été, vers le milieu du
XVIe siècle, entre 1555 et 1561, sous le règne de Charles IX, reconstruite à
neuf, mais la supérieure seulement (cette église est double, se trouvant l’une sur l’autre). Elle comporte
une crypte qui, contrairement à d'autres, n'est pas une ancienne église
souterraine mais a servi à agrandir la surface disponible pour l'édification de
l'église sise au sommet d'une butte. Les murs de sa tour indiquent les maux
dont cette ancienne ville a souffert depuis, par l’empreinte des balles,
boulets et biscayens, dont cette tour est criblée.
Le château dut exister dès les premiers comtes et se
trouvait sur la motte qui avait 23 m à sa base et 10 m à son sommet. Il fut
occupé par les Anglais en 1358 et par les Français en 1361. Le comté de Vertus
l'a signalé comme « bonne tour ». Il est dans les mains de Henry VI en 1424 et
sur l'aveu de 1636 est cité « forteresse fermée de terrasse et de profonds
fossés ; de la rivière de Voire avec pont levis. Dans l'enclos est la motte
seigneuriale ».
En 1814, Rosnay eut aussi la visite de l’ennemi. Dans la matinée du 1er février, quelques heures avant la fameuse et funeste bataille de la Rothière, Napoléon se rend de Brienne à Rosnay, avec tout son état-major. Il examine le village, et surtout la superbe position qu’offre en entrant, du côté de Brienne, la hauteur de la Garenne et les ponts placés sur les rivières de Voire et de l’Aine. En l’absence du maire, le sieur Barbier-Dumetz, comte de Rosnay, fait appeler l’adjoint, le sieur Varnier. Après différentes questions relatives au pays, celui-ci accompagne l’empereur et sa suite jusqu’à l’extrémité du pays, et près du grand pont sur la route de Brienne. Là, trois chemins vicinaux conduisent à différents villages. Napoléon, qui avait envie de se porter de Rosnay sur Lesmont, lui demande où mènent ces trois chemins. La réponse n’ayant pas rempli son attente « il faut cependant, reprit-il, que vous m’en indiquiez un qui me conduise d’ici à Lesmont ».
L’Aube
était alors non seulement très élevée, comme le sont en hiver toutes les
rivières, mais encore répandue dans la campagne, et l’adjoint ne voyant aucun
endroit guéable, déclara qu’il y avait impossibilité de passer ailleurs que sur
le grand pont. « Impossible ! reprit l’empereur, ce mot n’est pas français : je
vous déclare, M. l’adjoint, que je ne veux point passer sur votre grand pont ».
Le municipal, qui ne voyait point d’autre endroit, répond par une simple
observation : dans une autre saison mon langage serait bien différent, car il
se trouverait plusieurs gués que vous pourriez facilement traverser, les eaux
étant moins élevées, et ne couvrant pas une partie de la plaine comme
aujourd’hui.
Je
crois qu’il existe un bac à Ramerupt, mais, Sire, vous en êtes éloigné de 4
lieues, et, attendu le débordement des eaux, je ne puis vous assurer que vous y
puissiez passer.
Napoléon ayant approuvé cette proposition, ordonna qu’elle fût aussitôt mise à exécution. Mais auparavant, il détacha un des généraux qui l’accompagnaient, et l’envoya distribuer un napoléon à chacun des blessés. Tandis que son envoyé allait s’acquitter en son nom, envers les malheureux blessés, « de la plus belle comme de la plus noble mission que jamais grand prince, grand capitaine puisse confier », il jette, avec sa lorgnette, un coup d’œil sur l’église en examine la tour ou clocher, qui depuis longtemps se trouvait dans un état de ruines, et sur lequel, deux ans auparavant, la foudre était tombée :
« Pourquoi
donc, dit-il en montrant la tour, ne répare-t-on pas cet édifice ? ».
« Votre
Majesté doit se rappeler, répondit l’adjoint, qu’elle a rendu à son
quartier-général de Tilsit, en 1807, un décret par lequel elle nous autorise à
nous imposer extraordinairement pour cette réparation. Mais, bien qu’il y ait
bientôt 7 ans, il nous a été impossible de nous en occuper, les pièces ne nous
étant point encore parvenues ».
« Mon ami, elles vous parviendront sous peu, mais
ayez bien soin de mes pauvres blessés. De mon côté, je me souviendrai de vous
et de votre église ».
Après ce colloque, il quitta l’adjoint avec beaucoup
d’affabilité, traversa le pont au grand galop, accompagné des officiers
supérieurs et de quelques soldats de sa garde qui le suivaient.
Le lendemain 2 février, tandis que l’armée française achevait de rétablir le pont de Lesmont, pour se porter sur Troyes, le duc de Raguse (Marmont) eut ordre d’aller prendre position à Rosnay, d’occuper la tête du grand pont, et de défendre ce village.
Bientôt après, il y fut attaqué par un corps autrichien, qui, après l’affaire de la Rothière, s’était retiré, et avait filé derrière les bois. A peine la division française est-elle passée, et le pont détruit de nouveau, qu’un colonel étranger arrive sur le bord opposé, afin de s’assurer si le passage est libre.
A
ce moment, un militaire français, blessé à la jambe droite d’une balle qui lui
avait coupé les deux tendons, gisait, couché sur une poignée de paille, dans
une maison située en face du pont. La
voix de l’étranger arrive jusqu’à lui. Il soulève la tête et s’écrie :
« il faut, avant de mourir, que je f… encore ce
gueux-là en bas ».
Il ajuste l’officier et tire à travers les carreaux.
L’étranger tombe mort sur les débris du pont. Ses soldats le relèvent et
emportent le cadavre de leur chef, menaçant de brûler le pays, si le maire ne
rétablit promptement le passage. Le premier soin de l’adjoint fut de sauver le
malheureux militaire. Il est dépouillé de son uniforme, on lui met un costume
de simple paysan, et on le transporte dans une petite maison assez éloignée,
pour que l’ennemi ne puisse concevoir aucun doute sur son compte.
Un régiment de dragons embusqué face au village, s’est singulièrement distingué, en tenant l’ennemi en échec et en le sabrant à mesure qu’il débouchait. Plus de 400 de ces derniers trouvèrent la mort en cet endroit, et ce qui est extraordinaire, c’est que les dragons ne perdirent aucun homme en cet endroit ! Ces braves, fatigués, ne voyant aucun corps pour les relever, pensèrent à la retraite et se décidèrent à rejoindre les derrières de l’armée. L’ennemi se précipita aussitôt sur le village et y fit son entrée. L’étranger, dans la plus grande confusion, le plus grand désordre, pénètre dans Rosnay des deux côtés à la fois. Officiers et soldats, tous se livrent envers l’habitant aux excès les plus effrayants. En moins de 24 heures, ce malheureux village est pillé de fond en comble. Bestiaux, harnais, paille, fourrage, linge, habits, vin, grains, tout disparait en un moment. Les meubles, dans la plupart des maisons, sont brisés et plusieurs habitants maltraités, l’autorité elle-même n’est pas plus respectée.
Le maire,
M. le comte de Rosnay, insulté dans son château de la manière la plus
outrageante par des officiers supérieurs qui renversaient, brisaient et
pillaient tout chez lui, est obligé de prendre la fuite, de se cacher chez son
adjoint, qui le fait se déguiser en femme et mettre au lit, dans une chambre
dont il ferme les volets. Le sang-froid et la présence d’esprit du sieur
Varnier le sauvèrent. Ensuite, affublé de ses habits de femme, il fuit et
abandonne sa maison et le pays, laissant son adjoint chargé seul de tout le
poids de l’administration.
Le premier comte de Rosnay connu est Adson cité en 968 dans une donation faite à l'abbaye de Montier-en-Der.
Puis Isembard et Isembard II vers 1035 où l'évêque de Troyes Ménard donne aux chanoines du château l'église Notre-Dame à Rosnay.
La seigneurie passe en 1139 au comte de
Troyes et devient l'apanage de Henri qui la rattache au comté en devenant comte
de Champagne en 1314.
Le comté de Vertus fut créé par Jean le Bon en 1360, pour l'intégrer dans la dot de sa fille Isabelle de France à partir des seigneuries de Vertus, Rosnay, Moymer et La Ferté-sur-Aube en comté, à l'occasion de son mariage avec Jean Galéas Visconti.
La prisée du comté fut faite en 1366.
À
la fin du XVe siècle, le comté de Vertus passera à une branche bâtarde des ducs
de Bretagne.
Valentine Visconti (1368-1408) comtesse de Vertus se mariait avec Louis d'Orléans, le comté passait alors en la famille d'Orléans.
Le comté de Rosnay fut détaché de celui de Vertus en 1602 lorsqu'il fut vendu, pour solder une créance de Odet d'Avaugour à François de Luxembourg (duc de Piney).
En 1700, la famille Piney-Luxembourg vendait à Gédéon Berbier du Metz le comté, famille qui s'éteignit en 1839.
En 1789, Rosnay était de l'intendance et de la généralité de Châlons, de l'élection de Troyes et du bailliage de Chaumont.
Rosnay devient Rosnay-l'Hôpital le 13 janvier 1957.
C'est un ancien fief mouvant relevant de Rosnay, tenu en 1366 par Pierre de Baugis qui faisait l'aveu pour sa terre de « Noureie emprès Clareux ».
En 1516 elle est tenue en indivision par Germaine de Foix, reine d'Aragon et Isabelle de Fay, veuve de Jean de Sommièvre.
En
1636 elle est tenue par François de l'Hospital.
François de L'Hospital (ou de L'Hôpital), seigneur du Hallier et de Beynes (1630), comte-duc de Rosnay (août 1651) et pair de France, né en 1583 et décédé à Paris le 20 avril 1660.
Il participe à la guerre de Trente Ans, sous le règne de Louis XIII et est fait maréchal de France en 1643.
Ecartelé : au I, semé de fleurs de lys d'or à un
lambel à quatre pendants de gueules brochant (Anjou-Sicile),
au II, d'or à quatre pals de gueules (Aragon) ;
III, parti, a, de sable à deux léopards d'or, l'un
sur l'autre (Rouhault), b, coupé, 1 burelé d'or et de gueules (Volvire-Ruffec),
2, de gueules à neuf macles d'or ordonnées 3, 3, 3, un lambel d'argent brochant
(Rohan-Montauban) ;
IV, de gueules à une croix ancrée de vair (La
Châtre) ; sur-le-tout de gueules, à un coq d'argent, crêté, membré et barbé
d'or, portant au col un écusson d'azur, chargé d'une fleur-de-lis d'or
(L'Hôpital).
La commune de Rosnay à la Convention
«Citoyens Législateurs,
La commune de Rosnay, département de l’Aube,
district de Bar-sur-Aube, désirant faire un acte d’humanité et de justice,
envers un de ses concitoyens, plus ignorant que coupable, en est empêchée par
les dispositions de la loi du 11 septembre (vieux style). Elle a recours à vous
pour l’y autoriser, et si elle peut y parvenir, elle s’estimera mille fois
heureuse d’avoir pu éviter la ruine d’un cultivateur laborieux.
Nicolas Denert est le citoyen pour lequel elle
s’intéresse. Le 21 frimaire dernier, il fut requis pour conduire en la commune
de Troyes des grains. La notification qui le commet à cet effet fut notifiée le
même jour.
Il crut pleinement satisfaire à cette réquisition en
chargeant chez lui des grains de sa récolte, et le lendemain vers le midy, il
partit muni de cette réquisition.
Il étoit encore dans une des rues de Rosnay lorsque
un détachement de la garde nationale l’arrêta et le conduisit à la
municipalité, on lui demanda s’il étoit porteur d’un acquit à caution. Je suis,
répondit-il, porteur de votre réquisition, et cela doit me suffire. La
municipalité lui observa judicieusement que cela ne suffisoit pas, et lui
offrit un acquit à caution ce qu’il refusa par entêtement.
On saisit sa voiture, ses grains et ses chevaux et
ayant été traduit devant le juge de paix, sen¬ tence est intervenue le 24 qui
condamne ce citoyen en mille livres d’amende et prononce la confiscation des
grains, chevaux et voiture.
Quoique ces condamnations parussent fondées sur la
loi, elles parurent si rigoureuses que la Municipalité crut qu’elle devoit
avant de mettre la sentence à exécution constater le vœu général de la commune.
Elle la fit assembler le 25. Les citoyens réunis, on leur fit lecture de la
sentence. Les condamnations parurent exorbitantes et examen fait de la conduite
de Denert ces citoyens déclarèrent unanimement
1° qu’ils voyoient avec peine, que Denert fut exposé
à des condamnations aussi considérables, 2° qu’il leur paroissoit constant que
lorsqu’il étoit parti avec sa voiture il n’avoit d’autre intention que de
conduire ses grains à Troyes, en vertu de la réquisition de la municipalité
; 3° qu’il n’avoit refusé d’accepter un
acquit à caution, que parce qu’il se croyoit en règle ; 4° que ce refus n’avoit pu provenir que
parce qu’il a souvent la tête désorganisée, et considérant que l’amende ainsi
que la confiscation étoit applicable au profit de la communauté, ils
consentirent que toutes les condamnations fussent réduites à la confiscation de
ses grains, à une amende de 100 liv. et aux dépens, frais de gardes et de
fourrière de ses chevaux sans néanmoins tirer à conséquence, et consentirent
que ses chevaux lui fussent rendus, ce qui fut à l’instant fait après que
Denert eut consigné en présence de toute la commune une somme de 300 liv. tant
pour l’amende que pour les frais de garde, et de fourrière sauf à régler ces
frais.
D’après ces précautions et la délibération prise en
conséquence, la commune crut que cette affaire étoit terminée, mais elle vient
d’être informée, que le receveur du droit d’enregistrement à Brienne, a décerné
une contrainte contre Denert le 23 pluviôse présent mois pour l’obliger à payer
les 100 livres d’amende, et lui a fait faire en conséquence commandement d’y
satisfaire dans la huitaine, à peine d’y être contraint par les voies
ordinaires.
La commune de Rosnay ne peut vous dissimuler,
Citoyens Législateurs, combien il lui en couteroit de voir perdre un jour les
fruits de plus de 25 années de travail, d’un de ses concitoyens, c’est ce qui
l’oblige à recourir à votre autorité pour vous supplier au nom de l’humanité,
de prononcer en faveur d’un malheureux la remise ou la modération des
condamnations prononcées contre lui. Vous n’ignorez pas combien un cultivateur
est précieux surtout dans les circonstances présentes. Daignez donc conserver
celui pour lequel elle s’intéresse, qu’il seroit ruiné sans ressources, s’il
étoit privé de ses chevaux qui sont déclarés confisqués et les seuls qu’il
possède et s’il étoit obligé de payer l’amende prononcée contre lui, il a des torts,
il est vrai, mais ils ne proviennent que de son ignorance, d’un entêtement
déplacé, ce fait est reconnu par la commune, qui met toute sa confiance dans la
sagesse et dans la bienfaisance de ses dignes représentans.
Permettez, Citoyens Législateurs, à la commune de
Rosnay de saisir cette occasion pour vous féliciter sur vos glorieux et
immortels travaux, permettez-lui de s’unir à toute la République, pour engager
à les continuer en restant au poste où la confiance publique vous a placés,
jusqu’à ce que les ennemis de la France soient terrassés.
Jacques Poste, Guerry, Gérard, Loré (seerét.),
Delarothiére, Coûtant, Henry, Grandjan, Billot,
Boissy, Beroy, Gauthier, Jeannin, Lautre, Darnel, Leger, Ennomicy, Magnin,
Adeline, Girard.
FICHOT —Statistique monumentale du
département de l'Aube.
D'ARBOIS de JUBAINVILLE —Répertoire
archéologique.
ROSEROT DE MELIN (Mgr Joseph) —Le
diocèse de Troyes, des origines à nos jours.
BONNARD (Mgr J. Dieudonné)- mon
parrain - archives des diocèses de Troyes-Langres
BEAUCHAMP (Louis A. Marquis de) mon
aïeul – archives familiales
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