Sainte
Maure
Elle naît à Troyes en 827. Les parents de cette
Vierge, sont riches et « de la
première condition du pays ».
« A peine commença-t-elle à jouir de sa raison,
que tous les jours elle assista aux offices et au saint sacrifice de la messe
dans la cathédrale... Tous les mercredis et vendredis elle jeûnait au pain et à
l’eau et s’y rendait pieds nus, sans manteau... elle eut aussi une dévotion
particulière envers sainte Mâthie, dont elle allait souvent embrasser le
tombeau… la bienheureuse Maure depuis son jeune âge, chaque jour depuis les
Laudes jusqu’à Sexte, demeurait dans l’église des Apôtres où est représentée
une triple image du Seigneur le Sauveur. Il est en effet représenté comme un
enfant assis sur le sein de sa mère… elle se prosternait de tout son long
d’abord devant l’enfant, puis devant le jeune homme, enfin devant le roi, et
aucune nécessité ne put la distraire de contempler chaque jour le Seigneur sous
sa triple image… »
Sa mère Sidulie et son frère Eutrope disent qu’elle
fait vœu de virginité à 22 ans… On dit qu’elle est discrète, pieuse, active, se
dévoue pour l’Église, " exemple et miroir d’honnêteté, de dévotion et de
pudeur... change le cœur de pierre de son évêque en un cœur plein de dévotion
". Elle convertit son père Marien, qui lèguera à l’église cathédrale tous
ses biens.
Dieu fait par son intermédiaire une multitude de
miracles.
Le seul attouchement des linges « qu’elle avait
donnés guérissait les malades ». Il lui suffit de toucher un malade pour « le libérer de ses fièvres » (les sieurs Léon, Mélain, Paulin...).
Le frère Maurice frotte ses yeux avec les larmes de
Maure et recouvre entièrement la vue.
Elle décède le 21 septembre 850, jour de la fête de
saint Matthieu, et est enterrée près de l’autel principal de l’église de Sainte
Maure.
Lors de son décès, « la matrone Mauritienne,
sœur de Sédulie, et ses deux filles Damone et Thécie, retirèrent le cilice de
son saint corps, le divisèrent en quatre morceaux et, en gardant trois,
remirent le quatrième à l’évêque qui le garda comme un trésor. Lavant le corps
comme à l’habitude, l’eau est changée en lait témoignage de sa chasteté
virginale. Le jeune Léonce, le fils de Damone, saisi de douceur, boit
abondamment de ce lait, et est guéri de sa fièvre… Thécie touche la chemise de
Maure et est libérée d’une tache au visage, contractée dès le sein maternel, et
qui la rendait désagréable à son mari… A l’heure même de la mort de cette vierge,
le moine Veranus, qui a depuis longtemps perdu l’odorat, sentit dans le
monastère de Léon, la même suave odeur que sentaient ceux qui étaient proches
du saint corps.... »
D’innombrables miracles se produisent par la suite.
Le diocèse de Troyes a fixé sa fête liturgique au 22
septembre.
L’église du village de Sainte-Maure l’a pour
titulaire et conservait une châsse de bois où était conservée une partie des
reliques de la vierge. Les reliques avaient été partagées entre la paroisse et
l’abbaye de Saint-Martin-ès-Aires en 1415. Le bras de la sainte conservé dans
cette abbaye a disparu à la Révolution.
En 1865, est ouvert le tombeau de la sainte, devant
l'évêque Mgr Ravinet et le prince et la
princesse de Faucigny-Lusinge, propriétaires du château de Sainte-Maure. La
sainte était inhumée dans un sarcophage gallo-romain, réutilisé à l'époque
carolingienne, et qui n'avait jamais été ouvert. Mais il y avait un trou béant
dans le couvercle, et, depuis des siècles, les pèlerins se servaient de
reliques en plongeant la main à l'intérieur.
L’impératrice Eugénie, fervente catholique, épouse
de Napoléon III, est sollicitée pour remettre le tombeau en état. En 1867,
l’ancien sarcophage est habillé d’une cage de bronze doré, et, dans la cuve
tapissée de soie, est déposée une représentation, en cire, de la jeune sainte,
au moment de sa mort.
En 2002, le sarcophage est endommagé par la
chute d'une voûte, et est restauré en 2006.
Il y a sa statue dans l’église de Saint-Julien et
elle figure sur deux vitraux du triforium de la cathédrale.
Seul le sarcophage est classé au titre objet des MH
Époque gallo-romaine, remployé au 9e siècle.
Garniture en cuivre exécutée par Poussielgue-Rusand
de Paris, sur les dessins de Martin et offerte en 1865 par l'impératrice
Eugénie.
Ce sarcophage était, avant 1637, au milieu du chœur,
porté par quatre piliers. Il fut ensuite déplacé dans la première chapelle du
collatéral gauche, ouvert puis replacé dans le chœur. D'après FICHOT Ch.,
Statistique monumentale du département de l'Aube, arrondissement de Troyes, T.
1, 1884, p. 59.
Buste reliquaire de Sainte Maure dans l’église de
Sainte Maure (Aube-10)
Dimensions normalisées
H = 76 ; la = 47
Œuvre infestée
17e siècle
Seul le reliquaire de sainte Maure est inscrit au
titre d’objet MH
Calcaire : polychrome, doré
H = 170 ; la = 57 ; pr = 48
Repeint ; manque
Présence d'une polychromie ancienne sous l'actuelle.
Repeinte au 19e siècle. Il manque le nez.
Siècle de création
XVe siècle
Classée MH
Vitraux Triforium de la cathédrale st Pierre et st Paul de Troyes - XIIIe siècle
(sud) baie 112
de gauche à droite
Ste Maure,Ste Mâtie, St Malachie, St Bernard
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