Blason de la ville de Troyes
Adopté le 11 février 1825.
Porte: de Champagne au chef de France
D'azur à la bande d'argent côtoyée d'une double
cotice potencée et contre potencée de treize pièces d'or, et un chef aussi
d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or".
La devise est : « passavant le meillor » (Passe avant le meilleur) d'après d'Hozier
Les armes de Troyes rappellent le rattachement de la
Champagne à la France en 1284, par le mariage de Jeanne de Navarre, héritière
du comté, avec le roi de France Philippe le Bel. Au blason de Champagne
s’ajoute le chef de France aux 6 fleurs de lys.
Les armoiries de la ville de Troyes sont le plus noble héritage de ses « Comtes palatins de Champagne » et se blasonnent « de Champagne, au chef de France ». Mais une description attentive doit s’énoncer ainsi :
« D’Azur à la bande d’argent « accostée de quatre cotices, deux à dextre et deux à senestre, potencées et contre potencées d’or de treize pièces ; au chef cousu d’azur, chargé de trois fleurs de lis d’or rangées en fasce ».
Treize potences contre-potencées d’or : signe et symbole judiciaires de nos anciens comtes et allusion aux treize comptés vassaux qui relevaient du grand Comté de Champagne : Auxerre, Bar-sur-Seine, Bar-sur-Aube, Brie, Brienne-le-Chateau, Porcien, Grand Pré, Joigny, Marle, Rethel, Roucy, Tonnerre, Vertus ».
Napoléon remplaça les fleurs de lys par 3 abeilles. En 1825, Troyes reprit son blason fleurdelisé. Mais la Monarchie de Juillet, issue de la Révolution de 1830, adopta à la place des fleurs de lys, 3 étoiles d’or. Cet usage n’a été qu’éphémère, comme le prouve une reprise déjà ancienne des fleurs de lys. En même temps que le drapeau blanc disparaissait, la France retrouvait le drapeau tricolore.
Napoléon III rétablit les abeilles de son oncle.
L’ancien Lycée de garçons, boulevard Gambetta,
construit en 1861, porte naturellement les 3 abeilles de Napoléon III. Le
Théâtre 1875, la Caserne Beurnonville, blason au fronton de l’aile sud, côté
cour 1877, le Monument des Enfants de l’Aube 1890, le Cirque municipal 1903,
l’hôtel du Petit Troyen puis de Libération Champagne, rue Général de Gaulle
1904, sont ornés du blason avec 3 étoiles en chef. La Caisse d’Epargne 1893, le pont Danton 1893 (démoli
en 1953), le réservoir des Hauts-Clos, avenue Edouard Herriot 1896, les
anciennes bornes fontaines 1908, l’ancien Lycée de filles, rue Pasteur 1914, retrouvèrent
les 3 fleurs de lys. Celles-ci ont donc fait une courte apparition de 1893 à
1896, cédant la place aux étoiles au début du XX° siècle, avant de revenir
définitivement.
Cette apparente incohérence s’explique par les
tendances politiques des municipalités successives. Les 3 étoiles furent
adoptées par les premiers républicains, adversaires des bonapartistes, puis les
radicaux. Les maires étaient alors : en 1877 Arthur-Camille Pierret, en 1890
Eugène Boullier radical, en 1903 Charles Lemblin Armant, en 1904 Louis-Joseph
Mony, radical-socialiste, franc-maçon.
Les 3 fleurs de lys furent reprises par les modérés.
En 1893, le maire Edmond Delaunay était le candidat du « Petit Républicain ».
Ses adversaires : Charles Lemblin Armant, Louis Mony et Gaston Arboin, avec «
le Petit Troyen », le qualifiaient de « réactionnaire ». Cependant, le système
des bornes fontaines adopté lors de l’extension du réseau par l’arrêté du 2 mai
1908, porte le blason de la ville de Troyes avec 3 fleurs de lys.
La querelle semble dépassée. En 1914,
Armand-Célestin Michel est soutenu au premier tour par la « Tribune de l’Aube
», mais ensuite condamné par ce journal à la suite de son élection réalisée
avec l’aide de certains de ses anciens adversaires radicaux.
L’« Annuaire de l’Aube », qui paraissait depuis
1828, orna en 1857 son chapitre sur l’arrondissement de Troyes des armes de la
ville avec 3 étoiles en chef. A cette époque, sous le règne de Napoléon III, on
aurait attendu les abeilles. Cet annuaire eut son dernier numéro en 1933 et
resta fidèle aux étoiles. Le « Bulletin municipal » garda les abeilles
impériales jusqu’en 1924 et adopta les fleurs de lys le 1er janvier 1925. La
municipalité du socialiste Emile Clévy, secrétaire de la fédération socialiste
de l’Aube, en place de 1919 à 1929, ne se soucia plus de ces querelles vieilles
de plus de 50 ans et ne revint pas aux étoiles. Le livre du « Budget » orna sa
couverture du blason impérial aux 3 abeilles jusqu’en 1941 sous la municipalité
de René Douet.
Le blason de la ville ne fut plus que celui de la
Champagne, jusqu’en 1970, année où les fleurs de lys réapparurent sous la
municipalité d’Henri Terré, en place depuis 1947.
Une nouvelle présentation du budget fut alors
adoptée, avec des armes dans un ovale, forme de blason datant du XVIIIe siècle.
Le blason est sculpté dans la pierre au fronton de l’hôpital des Hauts-Clos,
inauguré en 1961.
Les couleurs bleu et or sont venues ajouter une note gaie qui contribue à rendre l’environnement agréable. La municipalité a fait peindre partout ce symbole de notre ville.
Archives
Construit en 1920, il devait fournir une sépulture
décente aux restes des 300 000 soldats morts aux combats en 1916, dans les
tranchées de Verdun.
On trouve également les armes d’Arcis-sur-Aube, de
Bar-sur-Aube, Bar-sur Seine et Nogent sur Seine.
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