Château de Vermoise
Les bords de la Seine ont été labourés par les
armées, et ses habitants soumis à de cruelles épreuves ; c’est le sort de
toutes les contrées ouvertes qui se trouvent sur le chemin des grandes villes.
Les passages des nuées de barbares qui succédèrent à l’invasion romaine,
confond dans un commun désastre toute la contrée qui s’étend depuis Troyes
jusqu’à Méry-sur-Seine.
C’est dans les temps reculés, au milieu du IVe
siècle, la guerre des Allemands. Au Ve, les Vandales, puis le passage d’Attila.
Au VIIIe siècle, l’invasion des Sarrazins. Au IXe siècle, les ravages des
Normands. C’est aux XVe et XVIe siècles,
la guerre des Anglais, avec ses mille épisodes de dévastation et de ruine. C’est
au XVIe siècle la guerre des Ligueurs, et enfin en 1814, la coalition
européenne.
Vannes et Vermoise, hameaux dépendant de
Sainte-Maure, se tiennent par la situation et par les événements. Une partie de
Vermoise dépendant de Thurey, tombe au XIe siècle, par suite de la donation
faite par Hugues II évêque de Troyes, entre les mains du couvent de
Saint-Benoît-sur-Loire. C’est de cette époque que Thurey change de nom, comme
Cormorin, compris dans le même don. Celui-ci s’appela Saint-Benoît-sur-Vannes,
celui-là, Saint-Benoît-sur-Seine.
Vannes avait des moulins antérieurs au XIIe siècle,
et dont il est question dans des titres qui remontent à l’époque d’Henri 1er le
Libéral, comte de Champagne (1152).
Les papeteries de la célèbre famille troyenne des Le
Bé, imprimeurs aux XVe et XVIe siècles, étaient situées sur le bras de Seine
qui traverse le hameau. C’est à l’un des membres de cette famille qu’on a prêté
un mot célèbre Le Bé traversait Fontainebleau pour regagner Paris. Il rencontre
chemin faisant, un cavalier de bonne mine qui lia conversation avec lui. La
nouvelle à l’ordre du jour était l’abjuration d’Henri IV : « Que pensez-vous de
sa conversion ? demande l’inconnu ». « Peuh ! fait le Bé, la caque sent
toujours le hareng !». Quelques minutes après, une troupe de gentilshommes
vient aborder l’étranger. Le Bé reconnait le Roi et veut s’excuser en se jetant
à ses pieds. Henri IV le relève, lui demande son nom, celui de son pays, et sa
profession. C’est à cette circonstance, qui pouvait leur valoir une rancune,
que les Le Bé obtinrent de timbrer leurs papiers à la couronne royale.
A l’époque de la guerre Anglaise, les habitants de
Vannes et Vermoise furent obligés de se retirer à Saint-Lyé, pourvu d’un
château très solidement fortifié et présentant de redoutables conditions de
défense.
Non content d’offrir un refuge à ses voisins,
l’évêque de Troyes, Jean de Braque, sollicite de Charles V, en 1372, le droit
de contraindre les habitants à venir chercher un asile en cas de guerre, dans
son château-fort.
En 1830, un habitant de Vannes, reçoit du Chapitre
de la Cathédrale, une somme de 15 livres en remboursement de pareille somme
donnée pour se racheter du pillage dont il était menacé par les soldats de
Buckingham.
Ces deux hameaux servent d’étape aux troupes du comte
de Grandpré, qui y arrive le 16 septembre 1590, suivi de MM. Dinteville, de
Mesgrigny, de Villchétif, Dorigny et autres personnages de Troyes, où le duc de
Mayenne commande pour la Ligue. La journée du lendemain 17, célèbre par l’échec
qu’éprouve l’expédition, est connue dans l’histoire de Troyes sous le nom de «
journée de Saint-Lambert ». Quoique de la même commune, Vannes et Vermoise
appartiennent à deux seigneurs différents. Vannes relève du Chapitre de la
Cathédrale, son seigneur, et Vermoise forme une seigneurie particulière de la
mairie Royale de la Grande-Rivière, et relève du marquisat de Villacerf. De
Culoison à Mergey, en passant par Sainte-Maure, Vannes, Vermoise et
Saint-Benoît, on voit un reste de la canalisation entreprise en dessous de Troyes,
c’est le Melda.
Bien des
lacunes existent dans la suite des seigneurs de Vermoise. Il paraîtrait
cependant, que dans les temps de la féodalité, le domaine des seigneurs
embrassait presque tout le hameau.
Le château
dont l’enceinte fortifiée servait d’asile aux serfs de la terre, était entouré
par une dérivation de la Seine. Le premier nom propre qui se trouve dans les
chroniques, est celui de Huguenin Le Muet, qui vivait en 1430.
Laurent de Moulinet, un de ses successeurs dans la
propriété et sa seigneurie de Vermoise était au nombre des nobles de la
province, dans l’Assemblée tenue en avril 1493, à Troyes, pour la rédaction de
la coutume.
Les familles Coiffard et Gombault, qui ont donné des
maires à la ville de Troyes en 1534, 1550 et 1573, possédèrent ensuite la
terre.
En 1651, la seigneurie de Vermoise est acquise par
Louis Huez, conseiller au Bailliage de Troyes. M. Nicolas Huez, de Pouilly,
ancien Maître des Comptes et Juge au Tribunal de Troyes, ferme tout-à-la-fois
la liste des seigneurs et celle des propriétaires de son nom. Vermoise
appartient ensuite à M. Thiesset, petit-fils de M. Nicolas Huez.
Il
reste peu de choses de l’ancien château : un mur d’enceinte qui relie quelques
tours, et l’ancienne porte d’entrée, mais cette porte vaut tout un édifice.
C’est une construction d’architecture militaire du commencement du XVIe siècle,
la seule peut-être qui représente, dans le département, cette époque de
l’architecture mixte où les constructions seigneuriales étaient à la fois
bourgeoises et militaires.
Un
corps-de-logis flanqué de tourillons en encorbellement, dont les culs de lampe,
formés de tores circulaires décroissantes, s’ajoutent au-dessous de
l’architrave, compose ce petit édifice supporté, de chaque côté, par des piles
triangulaires, à soubassement en saillie.
Une
ouverture en plein-cintre conduit dans l’intérieur du rez-de-chaussée, fermé à
l’intérieur et à l’extérieur par une double porte. Le passage charretier,
autrefois équipé d’un pont-levis, fut condamné lors du rehaussement de la
route. Ses contreforts portent deux échauguettes dont les fenêtres ont conservé
leurs solides grilles de protection.
L’unique
étage de la construction est percé extérieurement de 4 fenêtres. Une toiture en
cône prolongé, sur les tourillons, et un
toit à 4 pans décoré d’une lucarne à pignon, sur le corps-de-logis, couronnent
l’ensemble, que maintiennent deux contreforts.
Il y avait encore en 1750, à Vermoise, un château de construction ancienne, qui fut délaissé pour une habitation moderne, puis démoli. C’est miracle, que le pavillon ait échappé au marteau. C’est l’artiste troyen Maurice Marinot qui a dessiné le parc à la française, qui comprend des charmilles et une terrasse en bois dominant la rivière, avec de belles allées et des cerisiers. La charpente et la toiture ont été totalement remaniées et remises en valeur.
En 1936, les descendants de Nicolas Huez cédèrent le
domaine au Docteur Mérat qui dut procéder à une complète restauration.
14 juin 1940, un bombardement endommage la partie
centre du logis. Originellement élevé en pierre, il fut remanié en briques.
Inscrit au titre des monuments historiques en 1977.
2016, les nouveaux propriétaires on fait du domaine un endroit pour l’évènementiel.
Pour toutes vos réceptions privées comme
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couverte sont à votre disposition pour vos cocktails en extérieur. De plus, une
cuisine entièrement aménagée est à la disposition de vos traiteurs.
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de sonorisation et de rétroprojection est installé dans la salle pour permettre
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Le Domaine peut également vous aider dans vos
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